Lâcheté et mensonges
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"21st Century Boys" - Vol 1,... ou "20th Century Boys" - Vol 23 ?... La question se pose, car la nouvelle (et courte) saga s'ouvre quelques minutes seulement après (voire avant) le triomphe de Kenji sur la scène de l'Exposition Universelle permanente, et on réalise immédiatement que Urasawa n'avait clairement pas terminé son chef d’œuvre avant son interruption forcée. Ce qui irrite ici, c'est le fait que le(s) scénariste(s) - Urasawa se fait aider, cette fois -, au lieu de se concentrer sur la résolution de la large part d'inconnu restant au coeur de l'histoire d'Ami, se sentent obligés de rajouter un suspense additionnel, pour le moins artificiel. Ceci dit, Urasawa a eu une illumination, celle d'introduire le concept de "la copie de la copie", version à chaque fois dégradée de l'original : si l'on imagine Fukube - et son second cahier de prédictions - comme une copie perverse et délirante de Kenji, nous voilà avec une fiction-spirale qui fait un tour de plus sur elle-même, et réussit non seulement le tour de force de dédoubler un personnage invisible (le très beau personnage de Sadakiyo), mais de faire de ce nouveau spectre une copie de Fukube, mais une pâle et débile copie, justifiant finalement les délires destructeurs de plus en plus ridicules du scénario d'Ami, tout en creusant cet univers de faux-semblants qui fascine irrémédiablement dans "20th Century Boys". A partir de là, on peut retourner errer à jamais entre souvenirs trompeurs (qui a été bon, qui a été mauvais ? qu'a-t-on vraiment fait que notre inconscient a effacé ? etc.) et réalité virtuellement reconstituée : ces séjours dans le simulateur d'Ami, entrecroisés avec les flashes de la mémoire des personnages restent la partie la plus magique peut-être du "concept" mis en place par Urasawa. [Critique écrite en 2008]
Créée
le 11 mars 2016
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