J'aime beaucoup Adrian Tomine. C'est un camarade de l'école qui me l'avait fait découvrir : on se baladait dans un magasin de seconde main, il était dans la section BD, il est tombé sur "Shortcoming" dans un état nickel pour seulement quelques euros, il m'a dit que c'était génial. je ne sais pas pourquoi il ne l'a pas pris (peut-être l'avait-il déjà), en tous cas, son enthousiasme m'a immédiatement donné envie de posséder ce livre, et puisqu'il ne le prenait pas, je le récupérais directement et passais à la caisse. Le soir venu, j'ai lu la BD, j'ai trouvé ça génial. Plus tard, ce pote m'a prêté "Blonde platine" qui est censé être génial, j'ai beaucoup aimé aussi. Et quelques mois plus tard, je découvrais "Scenes from an Impending Marriage" chez mon libraire habituel, dans la section américaine en Vo (sans sous-titres français parce que je suis badass) que j'ai adoré aussi. Depuis, je n'ai rien lu de neuf de cet auteur. J'ai voulu me faire offrir son dernier album "Killing and dying" au dernier Noël, mais le seul exemplaire de la librairie où j'étais avec ma copine était déchiré, je me suis alors rabattu sur "L'Arabe du futur". Et puis, il y a quelques jours, je tombe sur la version PDF de ce recueil des mini-Optic Nerves de l'auteur. J'en ai profité pour chercher ses autres albums, je n'ai trouvé que Blonde Platine malheureusement (enfin, c'est déjà ça, j'ai envie de le relire).


Cet album est super intéressant. Tout d'abord parce que, comme Tomine le dit dans sa préface, on assiste à l'évolution d'un jeune artiste. Les dessins du début sont hésitants, maladroits, ceux de la fin sont nettement plus matures, plus précis, plus professionnels (même si les premiers ne sont jamais désagréables à regarder). Même au niveau des histoires, Adrian semble plus libre, semble mieux gérer son espace de travail, laisse plus de place à la subtilité et assume de plus en plus le côté 'anecdotique' dû à la part autobiographique de ses histoires.


Les histoires sont assez chouettes. Quelques unes sont peut-être plus faibles, mais pour avoir participé et lu à quelques fanzines avec des auteurs souvent différents, je confirme que ce n'est pas facile de faire et de trouver des courtes histoires efficaces, qui racontent un truc sans déborder ni au contraire paraître manquer de pages. Ici, tout se tient. Les personnages sont chouettes (y a des récurrents), les situations bien pensées. Parfois ça fait penser à "American Splendor" pour l'aspect sociologique.


Et le graphisme est toujours bon, du début à la fin. Je suis un peu jaloux parce que ce type, dès le début, a compris comment faire de la BD et a su être suffisamment auto-critique pour se permettre d'évoluer. Tomine fait clairement partie de ces auteurs qui méritent d'avoir réussi, qui étaient faits pour être publiés. Quand je vois que certains auteurs plutôt mauvais se font éditer, je vois qu'il reste tout de même un peu de justice en ce bas monde.


Bref, cet album est très sympa à lire.

Fatpooper
8
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le 13 juil. 2016

Critique lue 178 fois

Fatpooper

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