Imagine un Don Juan mutant, capable de changer d’apparence comme un Pokémon sous stéroïdes, et qui décide de transformer un pauvre violoncelliste en marionnette émotionnelle. Bienvenue dans 47 cordes, où la séduction est un art... mais aussi une prise d’otage psychologique.
Timothé Le Boucher ne fait pas dans la romance guimauve. Son intrigue flirte entre le conte malsain et la fascination hypnotique, un peu comme si Black Swan croisait Les Liaisons Dangereuses dans une salle de concert. À chaque page, on oscille entre le "Wow, c'est sublime" et le "Aïe, ça va mal finir".
Graphiquement, c’est du Le Boucher pur jus : du trait fin, une atmosphère envoûtante et des personnages qui semblent pouvoir exploser en plein vol sous la pression de leurs désirs. Et cette fameuse créature métamorphe ? Un vrai chef-d’œuvre de malaise et de charisme toxique.
Le seul hic ? Parfois, ça donne l’impression d’assister à une partie d’échecs dont on ne connaît pas encore toutes les règles. L’histoire prend son temps, distille son venin et s’amuse à nous perdre dans les méandres de la manipulation. Un peu frustrant, mais hypnotique.
En résumé, 47 cordes est une partition parfaitement maîtrisée, qui joue sur les nerfs autant que sur les émotions. Reste à savoir si, après avoir lu ça, tu voudras encore faire confiance à quelqu’un qui te fait du charme...