Digression sur la page 0
«je défie tout lecteur mâle, normalement constitué, de ne pas devenir passionnément amoureux de Séréta» (Extrait de la préface du tome 1)
Je ne sais pas pour le roman (publié en 2000), depuis lequel cette BD a été adaptée, mais les dessins nous représentent cette héroïne avec les traits d’une ado entre 12 et 15 ans…
Ça commence mal (et ça finira mal).
On comprend mieux « la polémique Bastien Vivès » si on peut publier ça tranquillement en mai 2017, quelques mois avant que #metoo ne devienne visible du grand public. Trois personnes pour faire cette adaptation (dont une femme à la couleur), sans compter la maison d’édition et ça passe crème !
/Fin de la digression.
Critique pour les deux tomes :
Cette histoire d’orphelins dans un Moyen-Âge régit cruellement par l’église et les tyrans locaux n’est pas pour les âmes sensibles. Les décors et les personnages sont bien réalisés mais le dessin est desservi par des problèmes de rythmes et de lisibilité.
Pour le rythme, ce sont les cartouches «voix off du chat» trop nombreux, mis là pour citer le roman qui distraient le lecteur ou créent un détachement par rapport à l’histoire qui ne fonctionne pas dans une BD (un roman peut se le permettre, il n’est pas illustré). Ces cartouches masquent aussi beaucoup les cases sans rien apporter (redondance de description de scène ou de contexte).
10 personnes innocentes meurent dans le tome 1, environ moitié moins dans le tome 2 mais bien plus jeunes et de manière plus cruelle : vous aurez été prévenus (presque sans spoiler) !