99 Happy Soul est un cas assez particulier. Je crois bien n'avoir jamais lu de manga dans lequel l'auteur crache autant sur son œuvre. Kenji Oiwa ne fait pas preuve de langue de bois et n'hésite pas à raconter les coulisses de création de ce manga. Au début, il souhaitait en faire quelque chose de délirant, mais ça n'a pas plu à la maison d'édition qui le publiait. Du coup, il avoue lui-même dans les pages de commentaires séparant les chapitres qu'il a tout simplement saboté son manga. Et ça se ressent fortement.
Dans le premier chapitre, 99 Happy Soul nous est présenté comme une espèce de manga comique avec des vannes salaces toutes les 2 pages. Mais plus on avance, plus l'intrigue s'oriente vers un manga bien shōnen avec des espèces de guerriers et des motivations complètement différentes. Ce revirement n'est pas du tout naturel, on a limite l'impression de lire deux mangas différents. De plus, aucun des deux styles ne fonctionne. Quand il tente de faire de l'humour désopilant, Kenji Oiwa ne connait pas de limites et ça en devient presque gênant. Quand il se lance dans le shōnen plus classique, l'originalité ne semble pas être de mise. Au final, ce n'est pas plus mal qu'il ait arrêté les frais assez tôt. Il n'aurait rien pu en tirer de bon...
Franchement, je suis étonné de voir qu'un éditeur français publie ce manga en sachant qu'aucune suite n'était prévue. Il faut croire qu'ils ont du payer les droits de publication une bouchée de pain.