Clouzot et le mystère Balzac
Règlements de comptes dans le monde du cinéma, juste après la guerre, avec en toile de fond Balzac et Petiot. C'est moins bleuffant que le tome 1.
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le 28 avr. 2021
Après un premier tome consacré à Balzac, Valérie Mangin continue sa série « Abymes » avec Clouzot. Le cinéaste, accusé de collaboration, continue malgré tout de tourner. Mais sur quel sujet ? Balzac bien évidemment ! La mise en abyme continue ici avec le cinéma et commence l’imbrication des différents opus. Avec quel succès ? Après Griffo, c’est Loïc Malnati qui passe au dessin pour assurer une sortie en librairie quelques semaines plus tard. Le tout est publié chez Dupuis, dans la collection Aire Libre.
L’un des défauts du bouquin est qu’il pourrait être lu indépendamment du premier tome. Il y a certes des rappels (on voit les acteurs jouer quelques scènes de la première BD), mais c’est insuffisant pour nécessiter la lecture du premier tome. On se retrouve plutôt avec un one-shot qui ferait des clins d’œil vers un autre ouvrage. Pire encore, le fait d’avoir lu le livre consacré à Balzac affadit terriblement celui consacré à Clouzot !
En effet, ce sont exactement les mêmes mécaniques qui sont ici à l’ouvrage. Sans la surprise, on devine sans peine ce qu’il va se passer. Et à la fin du livre, aucune surprise. L’impression de répétition s’installe alors et on se demande bien où Valérie Mangin souhaitait aller avec ce projet… Car si le troisième tome apportera peut-être un plus, ce n’est clairement pas le cas de celui-ci…
Au-delà de la mise en abyme, les auteurs traitent de l’après guerre, avec la chasse aux collabos. Cet aspect est intéressant, même s’il ne va pas très loin au final. Là où il y aurait pu y avoir une véritable machination des communistes, il ne se passe rien. Ils manifestent mais n’empêchent pas le film de se faire. Même ses propres techniciens le quittent à cause de son attitude, pas de son passé. Bref, les auteurs passent un peu à côté du sujet à trop vouloir entrer dans le principe de la mise en abyme.
Concernant le dessin, si j’avais été très séduit par le trait de Griffo, j’ai été très déçu par celui de Malnati. Certes, l’époque change, mais je n’ai pas compris certains aspects techniques. Ainsi, la couverture est clairement pixellisée, on y voit des effets d’escaliers. Je serai curieux de savoir comment travaille le dessinateur, car ses planches présentent un trait grossier, très épais, qui paraît soit pixellisé, soit baveux. L’ensemble paraît figé, pas aidé par des couleurs grisâtres loin de la chaleur du précédent tome. Pour une série à trois dessinateurs, l’ensemble manque de cohérence !
Quelle déception pour cette deuxième partie. Elle n’apporte aucune profondeur au premier tome et répète les mécaniques de ce dernier. Avec un dessin bien moins réussi, on se demande bien à quoi il peut bien servir. Espérons que le troisième tome relève le niveau en donnant une cohérence à l’ensemble.
Créée
le 22 mai 2016
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