Paranoïa
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le 5 mars 2011
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America dresse les portraits de deux nations bien distinctes. La première est bien sûr cette Amérique qui tient lieu de sujet central au récit, au moins de manière sous-jacente. Encore qu’il s’agit de l’Amérique d’une certaine époque, celle de la fin des années 80, soit un temps où le bloc soviétique arborait encore une solidité et une force qui rendaient les États-Unis plus que circonspects – l’URSS ne devait rendre les armes qu’un an plus tard. En quelque sorte modérée par la puissance de son ennemi, donc, l’Amérique se montrait alors plus attrayante : le rêve américain ne se tachait pas encore des excès de l’ultra-libéralisme, ou du moins ceux-là restaient discrets, et il inspirait encore des jeunes gens.
La seconde de ces nations est bien évidemment le Japon. Keiko Ichiguchi nous présente ici une demi-douzaine de jeunes gens dont on sent assez bien qu’ils représentent ses amitiés d’alors. Parmi leurs divers traits de caractère, on constate très vite leur affection pour cette Amérique décrite ci-dessus, qu’ils enjolivent d’autant plus que leur vie dans l’archipel les insupporte, chacun pour ses propres raisons. En fait, ils rêvent d’une Amérique idéalisée par leur déception de leur propre pays, et en analysant cette déception, l’auteur nous décrit surtout une société japonaise beaucoup plus complexe qu’on veut bien le croire au premier abord – surtout quand on la découvre à travers une certaine culture populaire qui tend à d’assez nets enjolivements…
De sorte qu’America nous renvoie au final à nombre d’entre nous, ou du moins ceux-là qui idéalisent le Japon comme les personnages de ce récit embellissent cette Amérique qu’ils n’ont pourtant jamais vu. Mais America raconte aussi des tranches de vie où rêves et réalisme se télescopent parfois avec grand fracas, et il le raconte d’une voix aussi fine qu’élégante où ici et là perce un cri à la force rare.
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Créée
le 15 déc. 2019
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