Waw.
La première histoire est vraiment incroyable. C'est sans doute ce qui se rapproche le plus du théâtre en bande dessinée. Parce que bon, des histoires avec une case en plan large qui se répète avec quelques textes et une chute en bas de page, comme Clarke par exemple aime les faire, c'est marrant mais ça reste un peu facile. Ici, on a un vrai texte, de bons dialogues, une histoire intéressantes et un petite dose d'humour qui vient non pas en bas de page mais quand on ne s'y attend pas, et le reste, c'est dramatiquement sérieux, un peu triste, un peu étrange. Mais c'est beau. Et c'est quand même drôle. Les quelques inserts arrivent au bon moment, de même que les interventions extérieures.
Les autres histoires sont assez chouettes aussi, toujours sur le thème de l'amour, du sexe, mais sur un ton plus léger. Les gags sont réussis ; ce qui fait plaisir c'est de constater que tous, hommes et femmes, sont des crapules sur le même pied d'égalité. Il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. Et cette vision me séduit particulièrement.
Le graphisme est très chouette ; Gimenez parvient à donner de la place à ses personnages dans des vignettes pourtant pas si grandes, c'est assez incroyable (ne fut-ce qu'une main prend énormément de place). Le langage corporel est caricatural, oui, mais avec justesse, rien ne dépasse. Les cadrages sont moins impressionnants, mais fonctionnent certainement mieux avec ce type de dessin et aussi ce type de narration (qui est forcément 'autobiographique). Les effets d'ombrage donnent assez bien, dommage que l'auteur n'en use pas plus souvent (d'ailleurs, dans la première histoire, les plans répétés de la ville au fur-et-à-mesure que le soleil se couche sont très jolis à regarder).
Bref, cet album est très chouette !