Le récit commence avec le renvoi de deux porteurs par Abraracourcix pour les remplacer par Astérix et Obélix.


Voilà qu'à quelques kilomètres du Village à Condate ( Rennes) un gouverneur Garovirus se sert des recettes publiques pour financer ses orgies. Un questeur lui rend visite pour un contrôle fiscal. Mais la nuit venue il tombe malade. Ce dernier face à l'incompétence des médecins de la garnison va faire appel au Druide Panoramix qui découvre la vérité : que le questeur a été empoisonné.


Astérix et Obélix auront comme mission de ramener une fleur d' Helvetie pour soigner le questeur. Mais arrivés là bas ils devront affronter les troupes romaines et compter sur l'aide des Helvètes.


L'idée de créer une aventure en Helvétie est celle du Président de la République Georges Pompidou amateur de bandes dessinées du petit Gaulois. On a droit à un récit très bien écrit et le patrimoine local est bien mis en valeur et ravira les amateurs de fondue au fromage (avec sans doute du vacherin fribourgeois pour la version helvète même si nos Gaulois ont droit à de l'Emmental à trous qui déplaît à Obélix).


Il en est de même pour le service militaire local et la propreté qui agace le gouverneur Diplodocus. La conférence des chefs de tribus fait penser en partie à l'ancêtre de l'ONU : la Société Des Nations et aussi aux institutions internationales présentes à Genève.


N'oublions pas la banque de Zurix avec qui les Gaulois se brouilleront par la faute d'Obélix, Guillaume Tell et la Croix Rouge sans oublier le Yodlihi un chant local qu'un légionnaire comparera à celui du Barde Assurancetourix.


Les auteurs n'ont pas oublié l'autoroute des Vacances à travers la Charovoie dont la sortie de l'album coïncide avec l'ouverture du tronçon Pouilly en Auxois - Mâcon ouvert en novembre 1970 sur l'A6. Les Gaulois pourraient avoir emprunté le tronçon Lutèce Mâcon avant d'emprunter les voies romaines en direction de Genava via Bourg en Bresse et Bellegarde.


Un album qui ne manque pas d'action même si Obélix commet quelques gaffes.


Notons que l'épisode de la charovoie présente quelques anomalies :


1) les téléphones de couleur orange sont oubliés alors que le système de communication était déjà au point dans le Bouclier Arverne dans les locaux de l'entreprise de Coquelus (ancêtre inventé par les auteurs d'une célèbre marque de pneumatiques).


2) la charovoie ne comprend pas de chaussées séparées et diffère peu d'une voie romaine.


3) À la frontière on remarquera une forme d'invraisemblance : pourquoi les Romains ont ils le droit d'aller des deux côtés de la frontière alors que les Gaulois subissent un contrôle assez tatillon ?


Une aventure très bien écrite mais trop rapide, 48 pages oblige.


À noter page 20 un personnage dessiné de manière schématique ou graphique avec un autre trait lorsque le char des Gaulois a eu une roue cassée. Il s'agit d'une mascotte d'une enseigne de station service ( remplacée par une mascotte d'une célèbre marque de pneumatiques dans les éditions anglophones).


On appréciera le personnage de Petisuix qui aidera les Gaulois jusqu'au bout tout comme ses compatriotes qui vont organiser l'escalade et le côté très bienveillant du Druide....voire aussi du chef Abraracourcix qui l'invite au banquet. Notons que le Romain qui a participé à l'escalade a fait preuve de sympathie pour avoir prêté son glaive pour cueillir l'Etoile d'argent.


On peut supposer que le Romain accompagnant le Questeur connaisse le village gaulois ou pourrait avoir été de garnison dans un des camps retranchés vu qu'il connaît le nom du druide que le Questeur surnomme Paysagix.


Les auteurs n'hésitent pas à dénoncer les orgies même si les amateurs de fromage fondu pourraient trouver le bonheur au moment du repas. Garovirus en matière de méchanceté ira jusqu'à détrôner Moralelastix le personnage d'Astérix et le chaudron car il ira jusqu'à se débarrasser d'un questeur avant que Panoramix intervienne. On notera chez Garovirus une référence à Fellini quant à la préparation des repas et lors de la scène des danseuses sans oublier un excellent descriptif quant à la saleté et à la décadence.


Un album qui comprend des dessins assez soignés qu'on prend plaisir à lire !

Jacquesherve
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le 14 mars 2020

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Jacquesherve

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