Pas emballée par un premier tome bavard et pointilleux, je me suis quand même lancée dans la lecture du 2ème opus, qu'on m'a gentiment prêté. Par esprit de sérieux. Mais quel pensum, nom d'un compteur Geiger ! C'était reparti pour un inventaire minutieux de toutes les menues corvées des travailleurs de la décontamination, minute par minute, avec de toutes petites informations incrustées au bout de flèches dans chaque page pour alourdir encore le plat... A vous soigner de faire pareil dans vos petits carnets ! C'est très, très indigeste, et je m'étonne encore que le Monde y ait vu le moindre humour... Il faut dire que les mentalités japonaises sont vraiment étonnantes et que, cette sensation de dépaysement passée, je me suis vite lassée des clichés récurrents, comme par exemple la niaiserie masculine nippone face au moindre spécimen féminin. Pas de quoi m'enchanter. Je me suis donc concentrée sur les nouvelles de Fukushima, zone dévastée encore désertée en 2014, à la fin de ce tome 2, mais en cours de nettoyage à défaut de reconstruction. L'auteur a à cœur de réhabiliter une région pénalisée par la phobie de la réactivité dans le reste du pays : le poisson y est vite redevenu consommable, les céréales aussi, et les mesures prises par le gouvernement semblent avoir été adaptées et efficaces. Quand la rumeur affirmait que non, l'auteur a profité de son immersion pour procéder à des tests destinés à établir la vérité, toujours favorable aux versions officielles. C'est en cela que cette histoire indigeste montre malgré tout un certain intérêt; pour le reste, elle manque de structure, de substance narrative et, à vrai dire, d'intérêt, ce qui est quand même le comble pour un sujet aussi crucial. Je ne lirai pas le tome trois, pas plus que je ne boirais volontiers d'huile de foie de morue au dessert, même si c'est bon pour la santé.