Cette aventure du Chevalier Noir le place face à son passé et à ses cicatrices. Et le Joker ouvre à nouveau la plaie. Rien de nouveau ? Pas tout à fait.
En effet la cause du tourment de Batman, ou plutôt de Bruce Wayne est un évènement tragique mais que d'autres auraient jugé anodin. Sam Kieth semble à la fois nous montrer le ridicule de certains clichés des comics en le détournant ici et dans le même temps pointer le fait que l'enfant qu'était Bruce Wayne ne pouvait tolérer la mort d'un être vivant et devait devenir un"sauveur de vies".
Sur un autre plan de l'histoire, on nous raconte aussi comment la réalité peut être faussée, notamment par la manipulation médiatique. Si ce canevas est classique, il n'en demeure pas moins amusant de le voir cuisiner à une autre sauce. Les interludes qui émaillent l'histoire avec des discussions entre les deux protagonistes sont une idée intéressantes également.
Enfin le partie pris esthétique radicale, qui fait penser à des planches de Judge Dredd, à la fois très libre et très plein, donne un côté décalé par rapport à ce que l'on a l'habitude de lire. Cela fonctionne sur un album mais il est à parier que sur une grande saga ce serait tout de même un peu fatiguant à la longue.
Mention spéciale aux oreilles de Batman qui n'ont jamais été aussi pointues.