Bienvenue au club par Ninesisters
Je l’ai déjà expliqué : je considère que, pour se différencier du tout-venant, une comédie romantique se déroulant en milieu scolaire dispose de deux possibilités : proposer une base plus originale que la moyenne, ou des personnages mémorables. Avec la multiplication des titres sur le marché français, j’aurais même tendance à penser qu’ils ont tout intérêt à jouer sur ces deux tableaux simultanément, à moins vraiment de pouvoir compter sur une mangaka d’exception – comme Wataru Yoshizumi – capable de faire oublier la banalité de ce qu’elle nous raconte.
Bienvenue au Club n’incarne – malheureusement pour elle – que trop bien cette situation.
Si je devais trouver dans sa base des éléments originaux, ce serait l’absence, au début de la série, d’un couple principal parfaitement identifié, et à la rigueur l’existence d’un club d’inadaptés sociaux ; chose que nous retrouvons plus certainement dans les animes diffusés tard dans la nuit, que dans les comédies romantiques destinées à un public d’adolescentes. Mais, avouons-le franchement, cela ne fait pas grand-chose.
Du côté des personnages, c’est peu ou prou la même chanson : ils s’avèrent légèrement plus exubérants que la moyenne – avec un qui se travestit par amour, et un autre trop beau garçon pour faire un otaku crédible aux yeux de ses pairs – mais rien de foncièrement marquant pour autant. La mangaka propose un trait hélas! un peu trop passe-partout et impersonnel, ce qui n’aide pas à les rendre plus attachants.
Comme souvent dans ces séries, il n’y a pas vraiment de scénario ; le but de l’héroïne est de trouver un petit ami. Et – là encore – comme souvent, nous suivons les autres protagonistes à sa place, tandis que sa propre situation stagne.
Fait notable : Bienvenue au Club devait à l’origine ne compter qu’un seul tome, avant que l’éditeur et l’auteur n’optent pour un format plus long ; mais cela aura laissé le temps de résoudre certains enjeux qui, habituellement, se développent beaucoup plus lentement, modifiant complètement la donne concernant certains personnages pourtant prévisibles.
Pour être tout-à-fait franc, Bienvenue au Club ne possède aucun défaut rédhibitoire. De là à prétendre qu’il s’agit d’un bon manga ? Oui et non. Il se laisse parcourir sans déplaisir, mais ne dispose pas pour autant d’atouts réellement remarquables. Surtout, sur un marché français toujours plus foisonnant, il n’apporte absolument rien de neuf, ne présente aucune qualité qui lui permettrait de se démarquer de la masse. Nous avons affaire à un titre tout simplement banal, pas mauvais, mais très loin d’être exceptionnel pour autant.
Je l’avais commencé plus par attachement à l’éditeur français et à sa capacité à dénicher des petites pépites du genre, mais à chaque nouveau tome, sans être rebuté par ce que je venais de lire, je me demandais si cela valait la peine de continuer. J’ai fini par trancher en sa défaveur, et à l’arrêter pour me focaliser sur des séries plus mémorables.