J'étais très sceptique à l'idée de relire cet album tant il ne m'avait pas laissé un bon souvenir ; à l'époque, je me souviens m'être dit qu'un récit de Marsu, ce devait être une longue histoire riche en péripétie et non une série de gags. Aujourd'hui, je me dis que c'est pas plus mal : Batem a de plus en plus de mal à trouver de bons scénarios, passer à un autre format, c'est s'offrir le luxe d'une remise en question.
Les gags sont globalement réussis. Pas de quoi se taper la cuisse comme quand on lit les aventures de Don Quichotte sur un banc, mais ça fait sourire. Ce qui m'a surpris, c'est que Dugomier et Batem détruisent un peu l'image positive du Marsu. Quand on y regarde de plus près, l'animal n'en fait qu')à sa tête, fait des choses assez déplaisantes et même dangereuses. Il manque une certaine morale, donc, et c'est tant mieux, c'est ce qui rend les gags un peu comiques, les auteurs assumant ce parti pris. Cela aurait pu être poussés bien plus loin, bien sûr, mais je suppose qu'ils n'ont pas osé pour ne pas perdre le lectorat.
Le graphisme est plaisant. Pour moi, Batem parvient enfin, depuis le précédent tome, à se débrouiller sans les indications de Franquin. Certes, ses personnages restent encore trop figés (suffit de voir le bras de Zaba sur la couverture), mais globalement il s'en sort mieux, c'est plus vivant, plus comique aussi dans la manière d'exploiter les objets, d'animer les voitures etc.
Bref, cet album n'est pas aussi déplaisant que je l'aurais cru ; j'ai même passé un bon moment, qui l'eut cru ?