Californid
6.6
Californid

BD franco-belge de Laurel (Comme convenu) (2020)

Suite à son blog autobiographique "Comme convenu", Laurel raconte a nouveau l'histoire de sa famille et leurs mésaventures quotidiennes.


Dans ses livres précédents, Laurel et son compagnon travaillaient pour "Boulax". Ils s'étaient associés avec des collaborateurs aux comportements toxiques, mais essayaient de se persuadé que tout allait bien.


Leur vie quotidienne était une lutte permanente contre leur associés.
Énormément de travail, peu de loisirs, mais Laurel et son homme sont convaincus que la Californie, c'est "the place to be" pour bosser dans le jeu vidéo...(il parait)
Ils vont donc lutter envers et contre tout pour vivre ce "rêve américain".


Alors que raconte Californid?


Ce nouvel opus propose de narrer la suite de leur vie dés lors ou il quittent Boulax.
Les faits relatés ne sont pas si récents (2015)


Laurel y parle principalement de son aventure "Comme convenu", soit une mise en abîme des précédents ouvrages.
Elle raconte comment elle est en est venue à s'auto-éditer et comment tout cela à pu se concrétiser.
Le tout sur fond de grossesse.


Et en dehors de ça...bah pas grand chose à se mettre sous la dent pour le lecteur. Le livre est d'ailleurs bien plus compact que les tomes précédents.
Laurel gamberge beaucoup,...énormément en fait...
La plupart des pages se résument à de longs monologues qui commentent son quotidien.
Encore plus que précédemment, elle se sert de son chat et autres écureuils "kaiwai", pour mettre en scène ces pensées.


Et il faut bien l'admettre,,c'est souvent un peu...énervant... , mais c'est aussi ce qui fait sont charme !


Déja, en lisant le premier tome de "comme convenu", on avait souvent l'impression que les personnages faisaient des choix assez discutables (comme dans un mauvais films d'horreur ou t'as envie de secouer les protagonistes pour les empêcher de faire de la merde !!)


Le couple vit avec des moyens très limités, mais surkiffe les produits branchés, genre Apple et autres...(et n'allez pas me dire que ce genre matos au rapport qualité prix douteux est indispensable pour être graphiste ou travailler dans les jeux vidéos . Je travaille moi même sur des jeux AAA depuis des années).
Ils partagent en location une demi-maison, avec un voisin obligé d'avoir 2 tafs pour joindre les 2 bouts...('MERICA!!!)
Le couple a l'air de trouver que tout cela va de soit (bon, ok...je juge un peu, ahahah)


Pour le coup, dans ce volume, en quittant Boulax et en refusant fermement de se faire escroquer par les éditeurs français, on a enfin l'impression que Laurel a gagné en maturité (elle va pouvoir récolter les fruits de son travail acharné!)


Mais pas tout à fait. En dehors de cela, Laurel reste souvent d'une naïveté confondante...
Elle est persuadé que son travail en question n'y est pour rien, et que son succès est dû au hasard! (mais peut être ne s'agit il que d'une forme de modestie?)


Au fil des pages, elle découvre avec candeur, entre autre:
les avantages du système de couverture santé français, la facilité d’accéder à une césarienne de "confort" (visiblement, sans se douter que c'est très courant aussi en France), ...et aussi accessoirement, que tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Elle risque de tombé des nues le jour ou elle se rendra compte de la différence de coût de scolarité entre la France et les US lorsque sa fille va en arriver aux études supérieures!


Mais bon, les USA, c'est génial quoi! Mais oui! C'est Laurel qui vous le dit!


Au sein de sa nouvelle entreprise, Laurel est très fière d’être "contractor"!
Car c'est super classe comme mot, voyez-vous!
Bon, en vérité, ça veut dire qu'elle travaille comme sous traitant et que du fait, elle ne bénéficie pas des mêmes avantages que les employés (primes, vacances, etc..)
Mais bon dans les réflexions de Laurel, tout est facilement idéalisé.
Il est d'ailleurs amusant d'observer les personnages en second plan, au détour de chaque case. Les passants que l'on voit dans le décors (ainsi que la plupart des autres persos) arborent souvent un grand sourire béat.
Un peu comme sur les images PhotoStock...


Assez révélateur du monde dépeint par son auteure!
En comparaison, pour moi qui suis fan de Sattouf, je retrouve chez lui, des personnages secondaires nettement plus expressifs et personnellement, ça me parle davantage.


En bref, pas grand chose de neuf et de passionnant sur ce nouvel album.
le pitch "L'histoire en BD d'une famille qui part vivre à San Francisco" est un peu abusif...
Ne vous attendez pas à voir grand chose de San Francisco dans cet album.


Le livre est accompagné d'une tonne de goodies, qui dénotent chez Laurel une volonté de bien faire, mais qui sont parfaitement inutiles à mon goût.


J'aurai préféré plus de substance dans le récit, que j'ai trouvé "convenu" et ennuyeux.

Yannick_Gombart
5
Écrit par

Créée

le 26 juil. 2020

Critique lue 347 fois

1 j'aime

Yannick_Gombart

Écrit par

Critique lue 347 fois

1

Du même critique

Renaud
Yannick_Gombart
5

C'était mieux avant

Son album précédent était pour ainsi dire inaudible... Et pourtant, je l'aime ce mec! Je l'écoute depuis plus de 30 ans. Sur ce nouvel opus, sa voix c'est bien arrangée, sa diction est meilleure.....

le 9 avr. 2016

4 j'aime

2

Le Conte de la princesse Kaguya
Yannick_Gombart
8

Critique de Le Conte de la princesse Kaguya par Yannick_Gombart

J'ai toujours préféré les films de Miyazaki à ceux de Takahata: une approche plus poétique et onirique qui me touchait d'avantage. Les films de Takahata, bien que souvent très bons sont aussi plus...

le 13 oct. 2016

4 j'aime