Label provoc
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Ce qu’on ne peut pas reprocher à Nicolas Bedos, en s’attaquant au nouvel opus des aventures d’OSS, s’est de ne pas être amoureux du matériau original.
Dans ce 3éme volet, ça se sent de bout en bout et il faut d’ailleurs bien reconnaitre que la « franchise » est parfaitement respectée.
Il tente ici de faire évoluer son héro mais sans jamais le trahir.
L’univers a bien sûr évolué comme son personnage. On est passé aux années 80 : les références sont nombreuses, plus ou moins subtiles. Le cadre exotique et cliché de l’Afrique + le mood eighties se prêtent parfaitement à une nouvelle aventure d’OSS.
Sur le plan formel, le film est relativement bien écrit et construit, il ne souffre pas vraiment de baisses de rythme comme la seconde partie du 2ème.
La volonté de bien faire chez Bedos transparait à l’écran, mais son implication et son application vont paradoxalement générer un film plus lisse que les précédents. Ce qui est étonnant pour une œuvre qui cherche l’irrévérence et la transgression, c’est qu’on se retrouve, finalement, avec un film presque trop académique.
Bedos est loin d’être idiot, mais son regard de passionné de lui confère pas pour autant un génie comique. Car, en vérité, c’est vraiment là que le film pèche.
L’ensemble est bien construit, ponctué de répliques qui prêtent à sourire, mais à peine plus que ce qui est déjà présent dans la bande annonce. On rêve du même film, mais qui enchainerait plus régulièrement les gags, les trouvailles absurdes, les surprises !
Du coup, ici : pas de morceaux de bravoure, de scènes mémorables qui font basculer le spectateur.
Dans le premier opus (auquel celui-ci fait souvent référence), notre James Bond local arrivait toujours à prendre le contrepied de ce qu’attendait le spectateur. L’absurde et la surprise étaient le principal déclencheur du rire :
Un magrébin nazi, un Allemand qui demande une seconde chance, un agent qui prend sa couverture d’éleveur de poulets trop au sérieux, une enquête hasardeuse et des déductions toujours à côté de la plaque…
Le problème c’est qu’a présent, le spectateur connait bien le personnage et qu’il faut malgré tout arriver à surprendre. Et c’est là qu’échoue Bedos.
Dans cet épisode, il surjoue la carte macho/homophobe/raciste sans aller vraiment plus loin.
Donc, pas grand-chose d’étonnant à se mettre sous la dent, pour le spectateur….
Le film reste malgré tout agréable à regarder et on prend plaisir à retrouver Jean Dujardin dans ce rôle qu’il maitrise tellement.
Pas de fausses notes donc, mais un sentiment mitigé : on aurait aimé rire davantage.
Créée
le 5 août 2021
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