Lu pour ma part dans le quatrième tome de l'intégrale Dupuis, c'est tout d'abord une nouvelle preuve que les intégrales donnent de plus en plus des choses fort sympathiques, notamment chez cet éditeur : belles couvertures, jolis dos, bonne facture, papier épais, non glacé, réimpression - chronologique - de grande qualité, dossier documentaire intéressant. (Chez Dupuis, voir aussi Johan et Pirlouit ♥, Jerry Spring ou encore Les Tuniques bleues, chez Le Lombard, voir la magnifique intégrale Chlorophylle ♥.)


C'est également une nouvelle preuve que les meilleurs Gil Jourdan sont ceux où il pleut : La Voiture immergée, Surboum pour 4 roues, Les Moines rouges, Le Chinois à 2 roues, et donc celui-ci. Oui, bon, il y a des exceptions, surtout L'Enfer de Xique-Xique; il n'empêche, pour moi Gil Jourdan est associé à la pluie, et quelques-unes des plus belles scènes de cette chouette série se déroulent sous la flotte. Alors quand j'ai vu le ciel commencer à se couvrir dans Carats en vrac, c'était plein de promesses. J'étais un peu inquiet, après deux épisodes assez mauvais, Chaud et froid et Pâtée explosive, et du fait que Tillieux ne soit plus au dessin. Mais la pluie bienfaitrice a lavé tous les doutes.


Comme dans Les Schtroumpfs, le travail de copie de Roland Goossens, alias Gos, est impeccable, voire bluffant, en tout cas dans cet album-là. Après avoir beaucoup fait dans le végétal et dans le champignon pour Peyo, il passe de main de maître à la mécanique pour Tillieux, avec véhicules en tous genres, mais ses origines ressurgissent lorsqu'il nous glisse une belle plante grasse ici ou là, à l'occasion. Si je dois choisir ma case préférée de l'album, je choisis la première de la planche 8 : voiture sous un ciel orageux.


Synopsis très filmique : course-poursuite quasiment de A à Z, autour d'une histoire de vol de diamants et de pègre. Le duo comique de poursuivants fonctionne plutôt bien, ce qui n'avait pas forcément toujours été le cas précédemment, et la poursuite elle-même ne s'essouffle pas, au contraire, avec un final particulièrement rocambolesque.


Gil et son fidèle acolyte Libellule sont moins omniprésents qu'à l'accoutumée, jusqu'à passer au second plan par moments, mais, que l'on se rassure, on verra tout de même le premier envoyer deux, trois manchettes bien senties, et le second nous gratifier de quelques blagues ineptes à souhait dont il a le secret; le plus drôle étant toujours de le voir en rire lui-même comme un âne.

Dimitricycle
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le 7 janv. 2016

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