Première partie : Avengers - Disassembled
Par hasard, j'ai lu le recueil d'épisodes concernant la fin des Vengeurs, et le début des New Avengers. Concrètement, c'était bon, très bon, mais pas forcément parfait. Ce premier arc en est la preuve : convaincant, prometteur, mais fichtrement imparfait, au point que c'en devient presque frustrant, parfois.
Premièrement, les coups de crayon de David Finch sont sacrément irréguliers; s'il excelle sur les planches de combats et de super-héros qui prennent leur envol ( il était décidément meilleur sur le titre du Dark Knight ), il n'en ira point pareil pour la représentation des visages; là où Alex Ross nous livrait des portraits réguliers et cohérents, Finch peine à réellement mettre en oeuvre un tableau précis du visage de ses personnages, ratant bien souvent ses proportions.
Et c'est dommage, parce que ses planches d'affrontements ont vraiment de la gueule, surtout en ce qui concerne les explosions et le ciel orangé; ici, la personnalité est très forte, et le résultat saisissant. C'est assez impressionnant que de voir la violence des combats, ainsi que leur aspect grandiose, épique, explosif.
L'écriture fait quand à elle son taf avec talent et maîtrise, sans réellement marquer; quelques imperfections demeurent, mais ça reste très bon. Néanmoins, la prise de risque globale fait plaisir, notamment en ce qui concerne le nombre de morts dans cet arc ci, et la fin terrible, foutrement bien mis en scène, presque émouvante.
Mais le tout était assez mal amené; beaucoup trop bref, trop rapide. D'un côté, cela sert un rythme effréné, habile et sans temps morts. Le seul soucis, c'est que cela coupe entièrement l'impact de nombre d'évènements; disons juste qu'il se passe tellement de choses, que bien des actes passent à la trappe, et tombent dans les tréfonds de l'oubli. Un bon comic néanmoins, dans la moyenne des productions honorables du genre. A lire, une étape importante dans la chronologie Marvel.
Deuxième partie : Avengers - Breakout
Ok. Les Avengers ne sont plus. C'est triste, mais c'est comme ça. A ce détail prêt que le monde ne semble pas pouvoir exister sans eux; à se demander comment l'ont fait pour survivre encore de nos jours, alors qu'aucun super-héros n'existe réellement. M'enfin bref. Histoire de résoudre ce léger petit problème de continuité ( et d'argent ) Bendis décide de lancer une nouvelle équipe d'Avengers, avec pertes et fracas.
Bon, je dois reconnaître que c'est pas parfait, mais c'est au moins plus maîtrisé que le tome précédent. Sympathique comic d'action, ce "Breakout" vaut surtout pour sa première partie passionnante bien que mal rythmée dans sa conclusion ( une ellipse, c'est beaucoup trop simple pour un tel affrontement ), ainsi que les dessins sombres et détaillés d'un David Finch toujours aussi irrégulier ( c'est étrange, il n'avait pas ce genre de soucis avec les titres Batman qu'il illustrait ).
Sûrement est-ce dû au fait que le comic en question ne se déroule pas uniquement dans le noir; il doit avoir un problème avec la lumière. Ce type est un vampire, c'est décidé. En ce qui concerne l'écriture de Bendis, ça reste du Bendis; nette, propre et sans bavure, bien reliée aux autres productions Marvel et propre sur elle-même. Quelques incohérences sont à noter par ci par là, mais rien de bien grave.
Un second tome légèrement meilleur, même si la note ne diffère pas réellement; c'est surtout dû à l'aspect plutôt brouillon de la seconde partie du titre, même si globalement, l'écriture relève d'un très bon niveau et d'une variété des thèmes réjouissante. Classe, efficace et bien rythmé sa globalité, le comic est de bonne facture. Un excellent divertissement.