"-Et tu as pris quoi, toi? Montre!"
Festiblog, l'une des files d'attente pour dédicacer des livres. On discute avec mon amie, on s'échange nos livres. Melaka, Dans ma tête. Déjà j'ai failli confondre avec Maliki, et en plus, j'ai cru qu'il s'agissait d'une énième BD sur la vie quotidienne d'une femme de nos jour.
Raté!
Melaka, fille de l'écrivaine Gudule qui a bercé mon enfance de ses mots, nous dessine ici l'histoire pas du tout fantastique d'une fille qui rêve d'autres vies. Notez le pluriel, et l'absence de l'article "à".
L'héroïne est une femme à l'entrée de la vie active, un peu paumée, un peu rêveuse, ce que sa mère ne manque pas de lui rappeler. Sa sœur, elle, l'adore, et voudrait bien l'aider.
Un premier rêve, très réaliste, pas très drôle. Un autre, plus plaisant, mais perturbant lui aussi, tellement il lui semble possible de palper cette existence qui n'est pourtant pas la sienne.
L'héroïne tente de comprendre, de chercher du soutien autour d'elle. Ses nuits la laissent plus épuisée qu'au moment où elle s'est couchée... mais que se passe-t-il dans sa tête?
La bande dessinée est de format modeste, on ne croirait pas, au premier abord, qu'elle renferme une histoire aussi frappante. Le véritable tour de force de Melaka aura été de ne pas céder aux sirènes du fantastique. Elle a ancré son récit dans un monde moderne, avec ce qu'il contient d'intolérance, et d'intolérable. Il y a peu de pages, mais l'histoire est complète, ce qui fait que chaque case contient la juste dose de traits qui la font avancer.
C'est mon coup de cœur du Festiblog, je n'en suis pas sortie indemne...
Laboukineuze