Issu sans doute de ces petits formats italiens (les fumetti), celui-ci est publié par Elvifrance, mais ne donne pas d’indication d’auteur ni de dessinateur. Et curieusement, certains visages font penser au trait de Gotlib, mais ça s’arrête là. Le style est ordinaire, assez rugueux, propre, mais sans grande liberté, le mouvement étant très encadré, comme figé, les personnages paraissant cadenassés dans leur case. Pourtant, le dessin n’est pas avare de détails.
L’histoire est intéressante. Elle prend pour cadre l’occupation nazie en Italie en 1943, la collaboration ou la résistance.
Sur la fin, le récit devient difficile par les circonstances de plus en plus violentes et tragiques. Le ton est volontiers grave, la bédé exprimant son ambition mémorielle presque, à dépeindre une histoire traumatisante. Il y a tout de même un certain équilibre dans le récit, une belle progression, une maîtrise de ses effets, notamment dans son dénouement surprenant, peut-être un peu tiré par les cheveux diront les plus chafouins.
Un petit format qui tient la route cependant, sérieux, avec une tension réelle.
Captures