Maggy Garrison, c'est la nouvelle série de Trondheim chez Dupuis, et c'est une jolie petite surprise pour ma part ! En amenant le scénariste dans quelque chose de réaliste, contemporain et sans fantastique et dans un milieu anglo-saxon (pas comme ce qu'il avait pu faire avec Bonhomme par exemple), on découvre un peu une autre face de Trondheim.
En fait, cet album, même si issu d'une tradition totalement différente, n'est pas si éloigné d'un Alias de Bendis. On retrouve les héroïnes fortes en caractère et désabusée et le côté policier dans les deux titres. Avec Maggy Garrison, Trondheim et Oiry créaient une nouvelle héroïne de BD vraiment cool et attachante, partageant un regard cynique sur la société avec son scénariste.
L'héroïne devient la secrétaire d'un détective complètement à la ramasse qui n'a, majoritairement, que des enquêtes de merde à faire. Et à partir de là, elle joue les détectives, pas par amour du mystère, mais parce qu'elle est maligne et ça lui permet de gratter pas mal de thunes à droite et à gauche.
On sort aussi des limites bien/mal classiques pour s'encrer dans quelque chose de plus réaliste. Les hommes de mains sont de vrais loosers qui ne fracassent pas les gens à tous les coins de rue mais qui essayent juste d'impressionner et de faire peur aux plus faibles, et Maggy boit même un verre avec l'un d'eux quelques jours plus tard.
Le final de l'album est peut être un peu rapide, mais c'est le problème récurrent des 46 pages et leur place limitée. Ça reste toutefois un album très prenant, totalement cynique et désabusée, mais du coup assez marrant et avec une certaine originalité. Une bonne petite surprise de la part de Trondheim, plutôt inspiré pour cet album. Et Oiry n'est pas en reste avec des dessins et une colo tout à fait satisfaisants.