Hayashi Sumire est une « enfant naturelle », non reconnue par son père mais ce dernier s’est arrangé pour lui trouver un poste dans un grand magasin (façon Galeries Lafayette) afin qu’elle ait un revenu et se propose d’allonger quelques billets au besoin. Il entretient aussi la mère de Sumire sans trop passer la voir. L’adultère, une vieille habitude des mangas de Kazuo Kamimura. Tout comme l’apparence de ses personnages féminins et masculins qui rappelleront des souvenirs… le contraste n’en est que plus saisissant lorsque ses personnages sont mélangés avec d’autres, réalisés par ses assistants.


Revenons à Sumire : elle veut sa liberté de choix et ne pas être inféodée au trio mariage-enfant-foyer. Pour cela elle a un plan ou, plutôt, un contrat : un contrat de relation amoureuse où se trouvent la fréquence des rapports sexuels, ce que l’on peut faire ou non, la somme à verser à Sumire, les conditions de reconduction… Formaliser pour contrôler, ne pas souffrir. Être une prostituée car « on doit avoir une vie plus chic ». Sans pour autant quitter son emploi officiel.


Au fil des 38 chapitres (le 39e est un récit court sans lien direct avec l’intrigue), notre héroïne va croiser d’autres parcours de femmes, passer plusieurs contrats, rencontrer peut-être le bon, évoquer les congés menstruels, la jalousie des autres femmes, le désir des hommes et des femmes, la maladie… soit certains thèmes que l’on a déjà pu croiser chez cet auteur. Les artistes ont eux aussi leurs obsessions.


Ce récit de libération plus ou moins entravée (parce que la liberté du sujet n’est jamais totale comme nous l’enseignent bien des disciplines) n’est pas affecté par le temps qui passe, le binôme fleurs/femmes continue d’être présent, c’est moins le cas pour les envolées graphiques. Mais tout cela suffit pour ne pas rester inerte à sa lecture, se laisser embarquer pour une aventure sans morale de l’histoire. Traduction réalisée par Jacques Lalloz.

Anvil
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Bloc-notes 2022 : on continue à lire des BD !

Créée

le 20 août 2022

Critique lue 11 fois

Anvil

Écrit par

Critique lue 11 fois

D'autres avis sur Fleur de l'ombre

Fleur de l'ombre
nolhane
9

Critique de Fleur de l'ombre par nolhane

Fleur de l'ombre ne surprends pas si on est un lecteur assidue de Kazuo Kamimura. Ce manga peut également être une bonne porte d'entrée pour l'auteur. On y suis Sumire, une jeune femme travaillant...

le 30 nov. 2019

1 j'aime

Fleur de l'ombre
Anvil
8

De l'ombre à la lumière

Hayashi Sumire est une « enfant naturelle », non reconnue par son père mais ce dernier s’est arrangé pour lui trouver un poste dans un grand magasin (façon Galeries Lafayette) afin qu’elle ait un...

le 20 août 2022

Du même critique

March Comes in Like a Lion
Anvil
9

Une première saison magistrale

Les 22 premiers épisodes de March comes in like a lion m'ont bluffé. Le réalisateur Shinbo Akiyuki et le studio Shaft livrent une prestation de haut vol. La dernière fois qu'un animé traitant de...

le 22 mars 2017

25 j'aime

11

L'Habitant de l'infini
Anvil
9

Un manga que l'on aime... à l'infini !

La sortie cette semaine d’une édition pour le vingtième anniversaire de la parution française de l’Habitant de l’Infini de Hiroaki Samura constitue un formidable prétexte pour parler de ce manga...

le 2 nov. 2016

16 j'aime

To Your Eternity, tome 1
Anvil
8

Va, vis et deviens

En novembre dernier, Yoshitoki Oima débutait une nouvelle série au Japon. Quelques cinq mois plus tard, le premier volume arrive en France ! Que nous réserve-t-il ? Changement.s dans la...

le 19 avr. 2017

15 j'aime

4