Georges & Tchang par Antoine RIMBERT
Laurent Colonnier imagine la rencontre de Hergé et Tchang, jeune artiste sculpteur chinois à Bruxelles en 1934. Hergé cherche de la documentation afin d’étoffer l’histoire de son prochain album qui doit se dérouler en Chine. On lui présente un jeune sculpteur capable de lui faire découvrir la culture chinoise et avec qui il se lie
d’amitié, Tchang. Cette amitié et leur collaboration déboucheront sur un album charnière de l’oeuvre hergéenne et sur une longue amitié. Amitié que Colonnier s’amuse à transformer en amour, en s’appuyant
sur un lapsus d’Hergé pendant l’émission télévisée Apostrophe. Mais l’intérêt de l’album n’est pas que dans cet amour viril, qui va à l’encontre des idées dans lesquels baignait Hergé. Colonnier s’amuse
aussi à rendre la création du Lotus bleu comme une opération de propagande prochinoise et communiste. En s’appuyant sur les slogans écrits en chinois apparaissant dans l’album et écrit de la main de Tchang,
Colonnier invente une manipulation qui vise à se venger d’Hergé, auteur pour enfants publiés dans la presse d’extrême droite et qui a ridiculisé les soviets dans les premières aventures de son héros Tintin.
La narration est fluide, le dessin réaliste fonctionne bien, la reconstitution de la Belgique de l’époque est impeccable et les multiples clins d’oeil à l’oeuvre hergéenne, même s’ils abondent, apparaissent aussi
comme les sources d’inspiration plausibles.
Oui
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Comité2012/13