Ecrit d'une très bonne plume

Après un septième tome appréciable, mais ne faisant pas partie de mes préférés du Premier Arc, l'aventure continue avec le très bon Griffes et Plumes.

Ce huitième tome possède un très bon rythme, nous laissant le temps de faire connaissance avec les nouveaux personnages, puis nous lançant assez rapidement dans le coeur de l'action. Le reste de l'histoire est ponctué de nombreux affrontements opposant les Légendaires et les Jaguarians aux créations maléfiques de Skroa, et d'une course-poursuite pour obtenir la Corne. C'est bien dynamique, ce qui correspond à ce que j'attends d'un tome pair. Tout comme son prédécesseur, ce huitième opus possède un ton légèrement plus mature que les anciens tomes, accordant un peu moins de temps à l'humour. Cela n'empêche pas le rire d'être présent à certains moments, sans que cela ne soit lourd ou mal placé dans le contexte.

Même si certains détails paraissent forcés:

L'histoire reste malgré tout très plaisante à lire.

S'il y a bien un point dont je ne suis pas fan, ce sont les décors de la cité de Jaguarys. Je trouve les bâtiments beaucoup trop simples. Et de plus, pour une cité occupant des hommes-bêtes, j'aurais aimé que la ville possède un aspect plus sauvage, voire plus bestial. (Peut-être suis-je restée bloquée sur Zootopie.) Avec tous ces bâtiments métalliques, tous un peu trop semblables (On en voit plusieurs en forme de pyramide) et aux couleurs trop sobres, cette ville est pour moi trop simple et pas assez animale.

En ce qui concerne les personnages, c'est toujours du bon travail!

Danaël est encore bien sérieux dans cet épisode. Même s'il parvient de temps en temps à se détendre, il rit peu et semble constamment méfiant.

Jadina est encore une fois, un chouette personnage. Elle se montre utile au combat, apporte de la bonne humeur aux affrontements, et sait mettre à profit son intelligence (dont je ne soupçonnais pas l'existence dans La Pierre de Jovénia) pour rendre Skroa hors d'état de nuire.

L'histoire continue de se centrer sur notre Jaguarian préféré, qui est toujours aussi attachant. Après un comportement instable et distant dans le tome précédent, Gryf reprend ici du poil de la bête et redevient sociable (et sortable). Sa détermination pour défendre ses amis et sa patrie est omniprésente dans l'histoire. Bien qu'il vienne à peine de le re-rencontrer, Gryf est déjà très attaché à son frère et à la cité de Jaguarys, et il le prouve en tentant l'impossible pour les sauver.

Alors qu'il se montrait désagréable avec Shimy dans le tome précédent, son amour pour elle est ici enfin pleinement confirmé pour le lecteur. On voit enfin à quel point il tient à elle et s'en veut de lui avoir fait du mal. Il est adorable, ce chaton. Gryf apporte également les principales touches d'humour du tome... avec un humour toujours plus adulte que dans les débuts de la série.

Je regrette toujours un certain manque d'importance pour Razzia. Il agit mais ne combat pas beaucoup, c'est toujours lui qui est laissé un peu de côté. Mais on lui accordera du crédit en disant qu'il est toujours bien attachant à conserver toute sa détermination pour ses amis.

La dulcinée de Gryf (Je parle de Shimy, hein! Pas de l'allumeuse à plumes.) apparait moins, mais se montre toujours amusante et déterminée, et sachant toujours se rendre utile même la tête dans le pâté.

Kel-Cha, souverain de la cité de Jaguarys, et frère jumeau de Gryf, n'est pas forcément très attachant, mais il est intéressant. Je trouve qu'il a tendance à se montrer égoïste, voire lâche... Il ne pense toujours qu'au bien de son peuple, mais semble toujours n'accorder aucune importance au monde entier, ce qui peut être compréhensible... mais pas quand le problème dont est confronté Alysia concerne également les Jaguarians. Cet aspect de son caractère se confirmera encore dans le quinzième tome. C'est en cela qu'il n'est pas forcément attachant, mais un tel combat pour la sauvegarde de sa cité le rend en même temps intéressant. Au niveau du caractère, il ressemble à Gryf mais en plus sage. Il utilise les mêmes expressions que son frangin au combat, et est tout aussi brave lors d'un combat, mais il est tout de même bien plus réfléchi.

Skroa revient en tant qu'antagoniste principal. Ce méchant n'a pas beaucoup plus de profondeur que son ennemi juré, Darkhell. Il est quand même assez classe, et plus amusant que le Sorcier Noir, mais ce n'est pas un de mes méchants préférés de la saga.

On en arrive à Shun-Day... Malgré ce qu'elle fait pour les Légendaires, je n'arrive toujours pas à l'apprécier dans ce tome.

J'accorde une mention particulière au final. Les Légendaires est une série extrêmement douée pour offrir de superbes conclusions qui donnent envie de sauter sur le tome suivant, et cette fin est mémorable.

Ce huitième volume de ma série de bande dessinée préférée est donc très bon, même si j'accorde une préférence pour le sixième. Cela reste une bonne histoire, sans lenteur, sachant adopter un ton toujours plus mature, et étant constitué d'une bonne galerie de personnages principaux. C'est la fin d'une époque joyeuse pour les Légendaires, et cette époque s'est bien conclue.