De l'auteur j'ai adoré Crépuscule, bien qu'il regroupe à lui seul mes deux grandes allergies dessinées : l'espace et l'échelle spatio-temporelle élastique. Dans ce nouvel album (publié précédemment) l'auteur se lâche complètement et justement, le lecteur, pour le suivre doit aussi se lâcher complètement !
Cet album, il mérite toute l'attention et la concentration du lecteur et paradoxalement, d'entrée de jeu il faut accepter de s'y perdre et de ne pas tout saisir dans l'instant, mais d'avoir le plaisir de la révélation par la suite.
L'histoire, telle que je l'ai compris, c'est celle de trois types qui arrivent à la nage sur une île (d'où viennent-ils ? Je ne sais pas). Plutôt que de rester ensemble, ils vont se séparer (pourquoi ? Je ne sais pas). L'un après l'autre (à mesure qu'ils meurent), ils vont prendre la direction du récit et on va suivre leurs avancées sur l’île. Une île plutôt hostile. En gros, le héros qu'on suit il court, il grimpe, il nage, il saute, il escalade, il se bat, il tue, il court, il nage, il saute, il atterrit, il traverse des murs, il est sauvé, il est capturé, il court, il tue, il grime, il nage, il assiste à des rites mystiques, des expériences scientifiques, il escalade, il se bat, il tue... il meurt et op, retour dans le temps, on revient au début de l'histoire au moment où les trois types débarquent et un autre acolytes prend les rênes de l'histoire... pour faire approximativement la même chose.
Je me suis beaucoup marrée en rédigeant ces quelques lignes, parce que franchement je ne suis pas certaine d'avoir saisi l'histoire. Mais j'ai passé un chouette moment, j'ai beaucoup ri, l'auteur m'a complètement baladé avec son personnage et sa structure déstructurée. Digne d'un conte, un brin mystique et incompréhensible, avec des éclairs de révélations qui apparaissent et disparaissent encore plus vite, cet album muet contentera tous les lecteurs : chacun y trouvera une interprétation unique.