Le dessinateur et scénariste Vinicius n’est autre que Charles Jarry, auteur belge de bédé d’aventure et de jeunesse tout ce qu’il y a de plus classique et qui s’est essayé avec plus ou moins de bonheur ici à la pornographie.
Car en effet, si le dessin est particulièrement soigné, très détaillé avec une minutie pointilleuse et même parfois très réaliste comme je l’aime habituellement, il faut reconnaître que les dialogues sont d’une bêtise fort affligeante et lassent vite le lecteur.
Le scénario n’est pas non plus des plus subtils, mais l’on pourrait trouver dans le twist final de la dernière partie une trouvaille agréable, même si elle manque de surprise.
Dans l’ensemble, cette histoire un tantinet fantasy de clans barbares aux prises avec des amazones castratrices est l’occasion d’interactions entre personnages singulièrement oiseuses. Comme j’écrivais plus haut, leurs échanges, aussi lestes soient-ils, ne volent pas haut. On est par moments presque choqué par la nullité de ces dialogues. La grossièreté est si outrancière, voire vulgaire qu’elle discrédite toutes les situations, qui elles-mêmes ne sont pas non plus d’une grande originalité. Le sexisme affiché appauvrit l’intensité des rapports érotiques.
Heureusement que le dessin et les cadrages sont plutôt réussis! Mais pour conclure ce n’est pas avec cette “Julie brûlante” ou “Eros Tanga” qu’on trouvera une grande bédé érotique. On comprend que l’auteur n’ait pas poursuivi dans le genre.
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