Kamisama par crapule

"Des dieux pour le vent qui souffle , des dieux pour la pluie qui tombe et les fleurs qui poussent... Et une déesse pour ce cerisier."

Comme souvent lorsqu'on est face à une production si curieuse on ne sait trop que dire : faut-il crier au génie ou, au contraire, descendre le petit ovni ?
Des gamines aux bouilles adorables, attachantes à souhait et souvent entourées de vaillants félidés, sont embarquées dans de drôles d'aventures dans un univers parfois inquiétant -si peu- où le moindre ruisseau et le plus anecdotique des cerisiers se trouvent en vérité habités d'anciennes et fantasques divinités...

Kamisama est un charmant condensé de contes emprunts d'animisme dont le graphisme, loin d'être parfait (parfois assez maladroit avec des traits manquant de régularité et un chara design pouvant rebuter les non amateurs de kawaï), est néanmoins agréable à l’œil avec son aspect rondouillard et enfantin particulièrement adapté aux propos; alors que les teintes pastelles plutôt douces comme le côté rogné des marges contribuent à créer une impression d'étrangeté, participant à l'immersion du lecteur dans cette drôle de rêverie.

Entièrement colorisée et publiée (pour ne pas troubler les enfants non habitués à lire de mangas) en sens de lecture français, Kamisama est au final une jolie série vraiment bien pensée, outrageusement mignonne, très drôle et poétique (avec juste le soupçon de mélancolie nécessaire) qui plaira aussi bien aux plus jeunes qu'à tous ceux ayant conservé leur âme d'enfant.