Avec un yo-yo, viennent de grandes responsabilités !
Je me méfiais un peu de King of Games car, parmi tous ses camarades du Chaud Nem Jump, j’avais l’impression qu’Antoine Tran était celui qui avait le moins bien digéré ses influences japonaises (ne me parlez pas de Choco, je fais comme si elle n’était pas dans CNJ). En effet, le style de dessins, très typé animation ne me plaisait pas trop et me renvoyait à des références dont je n’avais pas une très haute estime.
Quelle ne fût pas mon erreur, KoG est une des toutes meilleurs séries de CNJ ! J’ai pris un pied fou à la lire. Alors certes, c’est probablement le récit qui fait les références formelles les plus directes au style des japonais (chara-design, découpages des cases, effets de mouvements, onomatopés…) mais c’est très bien fait. L’histoire d’ailleurs se passe au japon, au lycée Kendama* pour être exacte, ça m’a un peu rappelé l’ambiance à la GTO. Le héros, Keisuké, est un loser de service au look de Bruce Lee. Perdu dans ses jeux vidéos, sa vie risque bien de changer lorsqu’il découvre un yo-yo un peu spécial…
J’avais reproché à Neyef, dans une autre critique de saupoudrer sa narration de références pop culture sans réelle cohérence. Ici, le héros est un otaku, Tran peut donc s’en donner à cœur joie, et c’est hyper jouissif pour le lecteur ! Enfin pour moi en tout cas, parce que franchement, un type qui commence sa BD par une case représentant Pic’Pirate, je ne peux que l’adorer ! J’ai souvent éclaté de rire à la lecture et pourtant je ne suis pas un public facile. L’humour y est vraiment drôle et bien senti !
Et finalement le dessin, on s’y fait, même si l’auteur reconnaît que le premier chapitre “est une purge”, ça grouille de détails et c’est bien dynamique ! Toine (son pseudonyme) progresse effectivement de chapitre en chapitre et se fait des bons kiffs… Par exemple, il est communément admis que la plupart des dessinateurs aiment beaucoup dessiner des singes. Et bien lui, il arrive même à la justifier dans son scénario !
Non mais vraiment Tran, il a tout compris. Lisez King of Games, c’est du bon.
* Kendama est le nom du bilboquet japonais, qui possède deux coupelles pour réceptionner la boule en plus du traditionnel pic. C’est d’ailleurs l’arme de Tetsuya dans l’histoire. J’encourage tout le monde à s’y mettre, c’est très addictif et encore trop méconnu !
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