L'Esprit du temps, tome 1 par MarieDmarais
Benjamin Lacombe donc. Ce jeune homme de 28 ans a entamé la série "L'esprit du temps" à l'âge de 19 ans, nous entraînant dans le Japon des samouraïs, des princesses et des démons. Setsuko, jeune princesse, est follement amoureuse du prince Xao Ping futur empereur de Chine. Leur amour doit se sceller par une union mais c'est sans compter sur le dieu de la mort Daïtoku. Ce dernier s'est mis en tête de prendre femme et a jeté son dévolu sur la jolie princesse. Sûr de son pouvoir, il ne décolère pas face au refus de Setsuko de l'épouser, emprisonnant à jamais son esprit rendu immortel dans son temple. La seule alternative d'en sortir est de prendre possession du corps des êtres de toutes époques y pénétrant afin d'explorer un monde qui n'est plus le sien et de recouvrer son amour perdu. Car telle est la solution pour retrouver son apparence matérielle. Chaque escapade se fait, bien entendu, sous une condition de temps : retour au bercail à la pleine lune sinon, l'infâme dieu de la mort s'approprie l'âme du corps investi. Celle de Xao Ping aura-t-elle également su voguer sur le fleuve du temps ?
Les personnages s'animent tout en rondeur sous la mine graphite du dessinateur. Les traits de la princesse Setsuko ne sont d'ailleurs pas sans rappeler ceux de Mulan, l'héroïne de Walt Disney. Les couleurs vous plongent dans "Ma vie de Geisha", le film adapté du livre de Mineko Iwasaki. Ainsi fleurissent des cerisiers aux boutons d'un joli rose sur le papier glacé. Il s'égaye de kimonos soyeux aux tissus ornés de motifs harmonieux. S'agrémente de jardins aux courbes apaisantes sans doute issus du feng shui. Un réel petit régal pour les yeux... Les deux premiers tomes (le troisième reste à venir) nous donnent un cours accéléré sur l'Histoire nippone, mêlant le culte des ancêtres à la deuxième guerre mondiale, les croyances à la colonisation et les démons à l'âme fleur bleue et rebelle d'une jeune fille.
Le premier tome est un petit bijoux (les 6 premières pages consultables ici). Le deuxième n'a pas su relever le défis. La revanche du troisième saura-t-elle faire pencher la balance du bon côté ?