Ce n’est vraiment pas étonnant que l’artiste préféré de Juanjo Saez soit Calder - ou, en tout cas, la manière par laquelle il explique son amour des oeuvres de Calder est très représentative du sentiment dégagé de cette étrange BD.
“Calder est une sensation
Calder est une réminiscence de l’enfance”
écrit-il de son écriture de gamin.

L’art - conversations imaginaires avec ma mère se traverse avec sourire et tendresse. Les dessins brouillons vont sûrement rebuter les puristes ou je ne sais quels lecteurs - ce qui serait tout à fait compréhensible, mais peut-être dommage. Je trouve en ce semblant d’exposé sur l’art une touche de mélancolie, semblable à celle que je ressens en lisant Makine ou Gary (mais en moins fort tout de même). On pourrait penser que la présence d’une figure maternelle particulière dans le coeur de chacun de ces auteurs les amène à développer une sensibilité toute bizarre.
La mère de Juanjo Saez est formidable - une réplique imaginaire, face aux longs monologues de son fils sur l’art, se répète souvent : “Je comprends pas”. Le pragmatisme inflexible est victorieux face au rêveur éberlué du monde - c’est drôle.
Les réflexions du dessinateur se portent sur l’art contemporain ou moderne, sur la place des artistes en société, sur leur statut mais aussi sur la vie en général, sur la beauté du monde ; par exemple, dans une salle d’un musée imaginaire, on peut se retrouver sur la plage à contempler la mer. Les choses se mélangent à ravir.
slowpress
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le 24 janv. 2015

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