Nicole Claveloux est une autrice assez méconnu du grand public qui a pourtant une carrière importante et a beaucoup dessiné dans la revue Métal Hurlant durant les années 70/80.
Prix du patrimoine à Angoulême 2020, cette bande dessinée comporte les 5 chapitres du récit « la main verte », scénarisé par Edith Zha. Le volume est complété par 6 histoires courtes en noir et blanc permettant de découvrir plus en profondeur le travail de cette autrice unique.
La main verte est un récit fantastique en couleur psychédélique et mélancolique. Une femme achète un jour une plante pour égailler l'appartement dans laquelle elle vie avec son compagnon oiseau. Elle est heureuse de cette plante et va jusqu'à se peindre la main pour avoir la main verte. L'oiseau dépressif ne supporte pas la petite forme de vie verte et créer une dispute au sein du couple.
Cette dispute va amener le récit vers de péripétie surréaliste magnifiquement mis en dessin par Claveloux. Les couleurs bigarré ont un rendu unique (du à une technique assez particulière de colorisation). Le récit pars à droite, à gauche, s'inverse jusqu'à perdre le lecteur et c'est un délice. Un récit débordant de qualités.
Les histoires courtes qui suivent la main verte témoigne d'une imagination incroyable et d'un humour corrosif s'alliant parfaitement à l’univers étrange et surréaliste de l'autrice.
Cette bande dessinée est un régal visuel et narratif. Nicole Claveloux et Edith Zha emporte le lecteur où elles veulent, loin des entiers battus et de nos habitudes. On sens bien l'influence visuel d'auteurs comme Mobius mais la personnalité de Claveloux et l'impression d'étrangeté sont présents à chaque cases.
Une lecture étrange, drôle et fantasque pas forcément facile d'accès mais qui ne laissera personne indifférent. De la bande dessinée rare et la découverte d'une autrice française importante.