Après Super Dinosaure, je viens d’enchaîner avec ce Lady Rex qui me faisait de l'oeil depuis les premières annonces de sa sortie.
Nous voilà transportés dans un ranch en plein désert, aux confins de toute civilisation. Un ranch qui pourrait d'un premier abord paraître on ne peu plus ordinaire, endroit de beuveries, rires gras, poivrots en tous genres et businessmans véreux, claques sur fessiers rebondis de serveuses débraillées, ou autres déviances orgiaques. Mais le véritable intérêt de ce trou croupissant du vice, c'est les joutes. Les joutes, ce sont des courses de dinosaures montés par des types courageux armés de gros flingues et de testostérone. Deux règles pour gagner : Soit on arrive premier, soit on est le dernier survivant. Tous les coups sont permis, gros couteaux, grosses mitraillettes, grosses mâchoires pleines de dents. (je n'vous cache pas que c'est à ce moment là de l'histoire que l'envie de lire cette bd m'est venue).
Un jour, lors d'une démonstration de bridage d'un des fougueux bestiaux titanesques, superbe allosaurus albinos, la séance tourne mal et l'animal un brin joueur et taquin décide de grignoter la jambe de son cavalier qui perd tout contrôle du monstre excité par le sang. Le connard propriétaire du lézard vorace rage de voir son toutou s'avérer indomptable et balance Tera dans la fosse, une nouvelle jeune recrue, danseuse en devenir à l'avenir soudainement bien compromis. Terreur dans l'arène et exultation dans les gradins. C'est alors qu'Albatra, strip-teaseuse de talent, se jette sans réfléchir face au reptile géant pour protéger sa camarade démunie. Sans réfléchir, elle saute sur la bête, usant de son art pour la danse, de sa souplesse et de son agilité pour maîtriser tant bien que mal le titan d'écailles qui soudainement retrouve une placidité de gros chaton. Dès lors, l'avenir d'Albatra est scellé, elle participera aux prochaines joutes comme première "Rideuse" de l'histoire de cette mode des gladiateurs sauriens.
La bd dans les mains, j'ai hésité quelques minutes tout d'même avant de l'acheter. Le dessin coloré de manière fortement impersonnel et les personnages portant tous sur leurs épaules l'impression amer d'un lourd déjà vu et revu aux courts de multiples lectures m'a longuement laissé dubitatif sur la justification d'une telle dépense. Et, j'avoue, j'ai craqué pour les 2 premières et les 2 dernières pages du bouquin, présentant quelques croquis et crayonnés de dinos tout à fait superbes, à tel point que le reste des pages parait bien fade à côté. Ouais, j'ai acheté une bd parce qu'il y avait 4 pages avec des esquisses de lézards dedans. Mais bref. J'ai bien fait.
J'ai bien fait parce que Lady Rex est un plaisir simple qui se lit d'une traite, directement absorbé qu'on est dans ces péripéties de domptages de monstres écailleux à la bouille barbouillée d'écarlate. Si l'ensemble esthétique m'avait repoussé au premier abord, ce détail s'est quelque peu trouvé éclipsé quand j'ai vu quel plaisir semble avoir Kmixe à dessiner et mettre en scène ces animaux, à les faire courir comme des dératés, se projeter sur des cloisons, dévorer de la bidoche et gesticuler comme des pitbulls de 10 mètres, le tout se dirigeant vers une fin pas forcément attendue mais plutôt bien venue.
C'est cool, c'est fun, y a des dinosaures et des gros guns, et ça s'avale comme une bonne grosse série B efficace et honnête. En général, j'aime ce qui est court, et j'espérais avant de commencer la lecture que ce tome se suffise à lui même... mais pour une fois, j'aimerais bien une suite.
