Errance d'une âme en peine
Fremok c'est un peu l'Association du pauvre belge. On expérimente plein de choses, on repousse les frontières de la narration, le succès en moins que les français.
Le Chemin des Merles émerveille par son graphisme. Apparemment l'auteur utilise des photogravures ; on dirait parfois du monotype. C'est beau. Il en échappe un certain mystère également, car aucun trait n'est vraiment précis. Souvent les dessins ne sont qu'un agglomérat de taches auquel on ajoute un sens grâce à un détail ou un mot.
Côté histoire c'est plutôt décevant. Alors on comprend l'aversion de l'auteur envers la guerre et autre bêtise humaine, mais le traitement reste un peu simpliste. L'auteur, en plus, n'est certainement pas un virtuose de la plume et ses textes sont d'une banalité non mémorable. Enfin, la connexion texte-image est faible. D'ailleurs certaines dessins se ressemblent pour des textes différents. Parfois on a l'impression que le texte et les dessins ont été pensés séparément. Ce peut être intéressant, mais la juxtaposition n'apporte hélas, rien de bien alléchant ; ce n'est ni assez lié ni trop à l'opposé pour en être émerveillé. C'est juste un texte (dactylographié en plus) qui vient compléter une image, y apporter une narration, un sens.
Bref, voilà une bande dessinée qui se regarde seulement ; pour la lecture, passez votre chemin.