Atalante s'enterre peu à peu...
Une fois n'est pas coutume, il n'aura fallu attendre qu'une année pour découvrir la suite des aventures des Argonautes. Mais nous sommes au royaume des mythes et rien n'est gratuit.
Ici, le prix à payer est un changement de dessinateur. Crisse étant malheureusement coutumier du fait, il délaisse une fois encore le dessin d'une de ses séries pour l'abandonner à un nouvel auteur, Grey. Je dois reconnaître que ce dernier possède un indéniable talent pour copier le maître... mais il n'est pas le maître et cela se voit quand même. Le dessin ne possède pas cette patte si particulière qui fait que je l'apprécie tant. On trouve lors du cheminement entre les cases quelques pleines pages dont l'intérêt graphique n'est pas évident. Heureusement demeure l'excellente mise en couleurs de l'ami Besson qui possède de l'or au bout des doigts.
Le lecteur peut donc suivre, un peu déçu quand même, une narration quelque peu indolente. Elle l'était déjà auparavant mais dans ce sixième opus, l'ambiance est mortelle, et pas seulement parce que nous sommes au royaume d’Hadès. Au terme de la lecture, on s'aperçoit que le groupe a bien peu progressé. Le plaisir se trouvera plutôt dans cette déambulation souterraine parmi des créatures mythiques et quelques divinités antiques. Je goûte particulièrement cette mythologie aussi suis-je indulgent avec les auteurs. Ceux qui ne partagent pas ce goût immodéré pour les divinités grecques risquent de s'ennuyer un tantinet.
On notera un changement de lettrage que je trouve dommage ; je préférais l'ancien.
Bref, la qualité décroît à ce niveau de la narration et, comme l'affirme l'un des argonautes dans le tome cinq, "A ce rythme, la toison d'or n'est pas prête de ramener l'abondance sur nos terres".
Je crois que tout est dit !