Dans Le Secret de Cixi : 1ère partie, Arleston et Olivier Vatine nous invitent à suivre la célèbre Cixi dans une aventure qui promet audace, mystère et séduction. Mais cette première partie, sortie en 2009, ressemble davantage à une vitrine de ses charmes qu’à une épopée mémorable. Une chose est sûre : l’album porte bien son titre, car le secret reste entier – surtout pour ceux qui cherchent une intrigue solide.
Cixi, la femme fatale de l’univers de Troy, est ici au centre de l’histoire. Malheureusement, plutôt que de briller par son intelligence et son charisme, elle est surtout mise en avant pour ses atours (disons-le franchement : Cixi passe beaucoup de temps dans des poses qui semblent répondre davantage à un défi d’illustrateur qu’à une nécessité scénaristique). Sexy ? Oui. Pertinent ? Pas vraiment.
Le scénario oscille entre une tentative de développer un mystère et une avalanche de clichés. Les dialogues sont souvent légers – parfois à la limite du banal – et l’humour, pourtant une signature d’Arleston, tombe ici un peu à plat. On sent que l’idée était de donner à Cixi un rôle principal qui lui rende justice, mais le résultat manque de profondeur. Au lieu d’une héroïne captivante, on a parfois l’impression d’assister à un défilé de mode médiéval-fantastique.
Côté dessin, Olivier Vatine livre des planches dynamiques et visuellement attrayantes. Les couleurs, vibrantes, capturent bien l’univers de Troy, et certaines scènes d’action ou de paysages rappellent pourquoi on aime cet univers. Mais là encore, l’esthétisme peine à rattraper une narration qui manque de souffle.
Le Secret de Cixi est donc une lecture en demi-teinte. Ceux qui espéraient une aventure riche et palpitante risquent de rester sur leur faim, tandis que les amateurs de l’esthétique de Vatine pourraient y trouver un plaisir coupable. Une première partie qui, malgré ses efforts pour séduire, a bien du mal à convaincre. On espère que le mystère s’épaissira… ou au moins que l’histoire prendra enfin son envol dans les tomes suivants.