Cette petite série m’avait transporté d’enthousiasme lorsque je l’avais découverte dans ma prime adolescence. La poésie du dessin et de l’histoire, le merveilleux (au sens le plus littéral et le plus noble du terme) qui imprègne le récit et les images sont indéniablement les atouts maîtres de cette bande dessinée.
Elle a toutefois un avant-goût de noirceur qui contraste avec le style graphique très académique, école franco-belge traditionnelle.
A souligner également dans le même ordre d’idée, le très gros travail élaboré sur l’agencement des planches, permettant de mettre en valeur la variété, la richesse imaginative du récit, ainsi que le talent du dessinateur.
L’ensemble se révèle très équilibré, léger, mystérieux souvent, un doux songe qui pourrait tourner cauchemar. Le rythme reste serein, presque littéraire. J’entends aussi par ce terme rappeler le caractère bibliophile de l’histoire, portée par des personnages proches d’être des rats de bibliothèque, en quête de connaître le fin mot de ces mystères qui les réunissent.
Récit maîtrisé, image très plaisante, personnages attachants : une première aventure de Broussaille qui ne se démode pas.
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