La Voie du sabre possède une double origine, ou une méta-origine, c'est-à-dire que la BD adapte un livre qui s’inspire lui même d’un livre.
En 2002, l’auteur de Science-Fiction/Fantasy française Thomas Day écrit un très bon dytique : La Voie du sabre, qui dans un univers de Fantasy inspiré de l’imaginaire et du folklore Nippon, revisitait l’histoire d’un des samurai les plus célèbre Miyamoto Musashi, bretteur surdoué quasi légendaire, poète, calligraphe et philosophe, et un peu ermite. La vie (essentiellement fantasmée) du personnage mondialement célèbre fut largement diffusée grâce à l’œuvre de Eiji Yoshikawa et son roman Musashi (en deux volumes en France, La pierre et le sabre et La Parfaite lumière), vendue à plus de 120 millions d’exemplaires dans le monde.

L’histoire du roman de Thomas Day pose donc Musashi dans un Japon du XVIIème siècle agrémenté de Fantasy et allégrement fantasmé, ou le chef de guerre Nakamura Îto, confie son jeune fils Mikedi, à un ronin (samurai sans maître) Miyamoto Musashi, Fabuleux combattant, et marginal excentrique ; il lui est confié la mission de faire l’éducation de Mikedi, afin que ce dernier puisse un jour prétendre épouser la fille de l’Empereur-Dragon. Mais Musashi, suivant sa propre voie, celle du sabre, Mikedi va avoir bien du mal à cerner les intentions et la pédagogie de son nouveau maître, d’autant plus que les intérêts de son père vont vite se retrouver en opposition avec Musashi lui-même.

S’il y a bien un aspect de cette BD qui transcende tous les autres, c’est bien son dessin. Federico Carlo Ferniani avait déjà fait preuve de son talent dans la série de SF Prométhée en 2012, mais franchi ici un cap, en proposant des dessins magistraux très inspirés des estampes à la japonaise, de sublimes compositions et mise en pages, des couleurs chatoyantes mais jamais criardes, l’ensemble restituant une atmosphère presque palpable.
Et malheureusement cette réussite du dessin, tend à occulter quelques peu l’histoire, la narration en elle-même étant parfois sans relief, lapidaire et même sentencieuse (comme si les personnages parlaient par citations…), n’aide pas forcément à se sentir concerné par ce que vivent Mikédi et Musashi.
Gageons qu’il ne s’agit que d’une impression, subjugué que je fus par le dessin, et que la série prévue en 3 volumes, ayant maintenant posée les protagonistes et l’univers permettre de s’impliquer plus dans le destin des ces deux hommes.
Cosmoclems
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le 4 oct. 2013

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