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Je suis Baudoin sur Facebook. Cet auteur est très généreux : régulièrement il poste des dessins et a encore déclaré, récemment, sur sa page, que l'on pouvait en faire ce qu'on voulait de ses dessins...
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le 26 juin 2016
Je suis Baudoin sur Facebook. Cet auteur est très généreux : régulièrement il poste des dessins et a encore déclaré, récemment, sur sa page, que l'on pouvait en faire ce qu'on voulait de ses dessins (bon évidemment, je ne pense pas qu'il serait content si on se faisait du fric avec). Il y a beaucoup d'auteurs qui font ça. Le dessinateur de "Reconquêtes" par exemple, fournit régulièrement les étapes de réalisation de ses dessins. Pour en revenir à Baudoin, ce qui est bien avec lui, c'est qu'il amène de petites réflexions. Rien de bien profond, des petits trucs d'artiste. Parfois il demande même à ses followers de lui dire ce qui est le mieux entre tel ou tel dessin. Et j'aime bien ses dessins, il y a un côté brut qui me plaît énormément, un investissement de la page intéressant, une utilisation du pinceau pleine de virtuosité, une représentation du mouvement épatante. Et cette BD, je crois que c'est la première que je lis de lui. J'ai lu une de ses histoires dans les Fripons que j'ai découvert tout récemment. Peut-être ai-je lu autre chose il y a longtemps, en librairie.
Je suis un peu déçu. Il y a de très beaux dessins, mais la plupart du temps, ses élans de virtuosité sont stoppé par la rigueur de sa vignette ou quelques représentations trop sages et trop statiques. Notamment lorsqu'il dessine la petite Céline, on sent qu'il veut la faire belle et ça le bloque à plusieurs reprises dans l'élaboration de ses pages. Sur la fin, il parvient à mieux gérer cela, mais il reste d'autres petits couacs de mise en place par exemple.
Céline, c'est l'autre auteure de cette BD. Une étudiante sur laquelle ce gros cochon de Baudoin a flashé... elle vient faire son stage chez lui et ils ne trouvent rien de mieux à faire que de se dessiner l'un l'autre et de baiser à longueur de journée. Et les dessins de Céline, ils sont conservés. Elle participe à l'élaboration de la BD. En fournissant son corps, sa vie mais aussi en dessinant. Ses dessins sont intéressants. Cela me rappelle un peu mon école d'art : on cherche des matériaux différents, un style un peu trash... finalement c'est assez anecdotique, on sent bien la fraîcheur de l'auteure qui tombe dans les effets faciles. Ses coupures de journaux, par exemple, ça donne bien mais au fond à quoi ça sert ? Pas grand chose. Probablement à renforcer certaines thématiques, mais je trouve dans ce cas que les coupures auraient dû être mieux choisies, on sent que parfois ce n'est que du remplissage, du graphisme pour le graphisme. Ce qui brouille un peu le message initial. Mais ça reste intéressant.
Le récit n'est pas très passionnant. Baudoin s'interroge sur lui au travers de l'autre. Le reflet dans le reflet. C'est bien de s'interroger ainsi, mais au final ça reste de la branlette très superficielle. Et puis je trouve la petite Céline tout-à-fait insupportable avec son ma-être cliché de l'ado belle et rebelle. Je n'ai rien contre le cliché en soi, c'est la manière de l'utiliser qui compte. Et ici, les deux auteurs utilisent cela bien trop directement, sans recul. On a donc droit aux geigneries de cette enfant pendant que l'adulte donne l'impression de découvrir la vérité sur lui-même. C'est doublement nombriliste on va dire.
Bref, cette BD reste intéressante pour con concept, ses dessins et même quelques réflexions, mais au final, ça reste un projet sans doute trop personnel, superficiel, qui n'apporte pas grand chose, qui ne permet même pas au lecteur lui de se poser des questions sur sa propre identité. C'est comme écouter un gars parler de lui mais sans réussir à passionner. Et c'est dommage, parce que cette réappropriation de l'autre pour parler de soi, c'est certes très égocentrique et égoïste, mais ça aurait pu être tourné de manière plus affriolante. Pareil pour le relation entre les deux auteurs, ça aurait mérité un traitement plus approfondi ou encore le rapport au père de Céline. Dommage tout ça, dommage.
Créée
le 26 juin 2016
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