Madie
6.4
Madie

BD franco-belge de Damien Raymond (2013)

Je me suis assez emmerdé à la lecture de cette BD.


J'aime beaucoup le graphisme. C'est clairement le point fort de l'album. C'est pas parfait à cause d'un découpage peu palpitant, mais y a des attitudes de personnages, des décors, des compositions franchement sympathiques. Le découpage est malheureusement parfois assez peu clair, on devine les intentions car les auteurs ne parviennent pas à bien les montrer (comme quand ils sonnent à plein d'appart' à la fin, on suppose qu'ils sonnent des appart différents, mais les doigts ont l'air de toujours toucher la même sonnette). Les couleurs sont correctes, il s'agit d'un simple habillage sans grande prétention, encore que les flashbacks sont bien amenés. Les décors sont corrects ; j'ai surtout été ravi de reconnaître la place Flagey à Bruxelles, c'est d'ailleurs bizarre de mettre autant de soin à rendre le lieu reconnaissable quand les autres paraissent plus anecdotiques visuellement (j'imagine qu'au moins un des auteurs a passé du temps en Belgique, peut-être pour ses études).


C'est le scénario qui ne m'a franchement pas emballé. La crise existentielle, sujet très prisé en BD, est assez peu intéressante ici car les auteurs n'approfondissent rien. On constate que l'héroïne est triste, que son mec attend en déprimant un peu. C'est très redondant et surtout les auteurs ne créent pas une vraie situation pour exploiter ces états d'esprits, non, on est juste dans le constat. C'est limite si ce ne sont pas juste les personnages qui se confient directement au lecteur. Pendant presque tout l'album, l'intrigue stagne, il ne se passe pas grand chose. Dans la deuxième moitié, l'héroïne se bouge un peu plus le cul, mais c'est très faible. Et l'on sourira un peu en remarquant que dès que l'intrigue se bouge, l'auteur use de grosses facilités (franchement le coup du docteur à la fin, c'était tellement trop facile que j'ai dû relire plusieurs fois les pages précédentes, me demandant si je n'avais pas raté quelque chose). Et puis l'évolution éclaire.. tellement éclaire que le lecteur n'y assiste pas. C'est pathétique ce genre de chose car le lecteur n'est pas concerné, le personnage trouve sa voie tout seul. Ici encore plus. Et puis en plus, dès la fin du premier quart du bouquin, on a compris que ça finira bien, qu'elle aura sa petite révélation... c'est tellement convenu... J'ajoute aussi que l'on sent un peu trop l'idée par page. C'est-à-dire qu'une page doit révéler une idée ; c'est un truc de scénariste, pour rythmer le récit, sauf qu'ici c'est trop flagrant lorsqu'à la page suivante on passe à un truc sans continuité.


Bref, j'ai apprécié les dessins mais la mise en scène est pauvre et l'intrigue très très faiblement développée.

Fatpooper
4
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le 9 juil. 2017

Critique lue 112 fois

Fatpooper

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