Pour comprendre cet ouvrage, il faut connaître un peu l'Histoire.
Heureusement, il y a Wikipédia pour cela :
"Gustave Henri Émile Blanchot, dit « Gus Bofa », [est] né le 23 mai 1883 à Brive-la-Gaillarde et mort le 1er septembre 1968 à Aubagne[.] Fils du colonel Blanchot dont il est le 11e et avant-dernier enfant, il passe son enfance à Bordeaux puis emménage à Paris[.] C’est à l’âge précoce de 8 ans qu’il invente son nom d’artiste, Gus Bofa.
[...]
Il se destine à la carrière militaire mais y renonce au moment de présenter le concours de Saint-Cyr. Pour gagner un peu d’argent, il commence, dès 1900, à vendre des dessins aux journaux illustrés comme Le Sourire, Le Rire ou La Risette.
[...]
Très grièvement blessé aux jambes en décembre 1914, il refuse d’être amputé et, de son lit d’hôpital, envoie des dessins à La Baïonnette.
Au lendemain de cette guerre, qui l’a laissé infirme, il commence, poussé par Mac Orlan, une carrière d’illustrateur de livres de luxe.
[...]
Avec les années 1930, son œuvre prend un tour de plus en plus personnel et hanté. Malaises décrit l’angoisse existentielle[.]"
Si j'avais "lu" "Malaises" sans savoir, au préalable, que ce titre avait reçu un prix au festival d'Angoulême, je n'aurais jamais imaginé qu'il puisse s'agir de bande dessinée.
Ce livre c'est : une préface, un texte (dont j'ai du vous recopier à peu près le tiers dans la partie Histoire) et plein d'illustrations qui se suivent. Il ne faut pas plus de 15 minutes pour venir à bout des 220 pages qui le composent.
Pierre Marc Orlan (un ami de l'auteur) a décrit son confrère ainsi : « Gus Bofa est avant tout un écrivain qui a choisi le dessin pour atteindre ses buts. »
C'est pour cette raison que, replacé dans son contexte, on peut considérer ce livre parmi les pionniers d'un genre nouveau de bande dessinée. Et je pense qu'au travers de sa "mention spéciale", le jury d'Angoulême a surtout voulu transmettre un prix "patrimoine" avant l'heure.
Maintenant, la dimension historique mise de côté, il ne reste pas grand chose à dire. Les dessins illustrent bien la notion de cafard avec un aspect très suggestif mais aussi très marqué par son temps. Tout est au crayon de papier, plus ou moins griffonné.
Bref, un titre à réserver aux historiens ou aux amateurs/collectionneurs.