L'ennui avec un "e" majuscule pendant 48 pages
J'aime bien faire des critiques détaillées pour les bds (attribuer une note pour le scénario/les dialogues/les dessins/les couleurs/l'originalité et faire la moyenne totale) parce que je me sens capable de les faire (en tout cas plus que pour les films) mais là je vais pas le faire parce que ça relèverait la note et que je ne peux décemment pas mettre plus de 1 à ce livre.
Pourquoi ?
D'une part, je n'accroche pas du tout au style de Christopher... Le trait large, les fonds gras aux couleurs vives, couleur comme dessin ne me conviennent pas. J'aime pas d'autant plus que pour un bouquin qui tourne autour des Beatles et de la rockattitude (même si les Beatles sont pas les mecs les plus rocks qui existent), ça me fait un peu chier de voir p.17 les petites figurines de nos 4 amis de Liverpool et de ne pas être capable d'en reconnaître un seul... C'est un détail mais je trouve ça juste dingue...
Le personnage autour duquel est centré l'histoire, Manu, est un pauvre type, incapable d'avouer à ses amis qu'en fait ils ne le sont pas et qui passent son temps à les critiquer intérieurement... Forcément, au bout de 4 pages j'ai envie de lui coller des tartes et de foutre le bouquin dans la poubelle. Mais ce n'est pas le mien (encore heureux) et je suis un doux rêveur, je me suis dit que, peut-être, ça allait s'améliorer... Mais non, et c'est là que le bât blesse...
On s'EMMERDE tout du long... J'aime lire, j'aime la bd, j'aime les dialogues mais là c'est trop... C'en est ridicule de réflexions métaphysiques à deux balles. L'auteur a voulu donner un style rock à ses persos mais je vais être honnêtes, ils sont en carton pâte... Mention spéciale pour le flic beauf qui trompe sa femme, pense qu'aux gros nichons et au cul et récupère la came des mecs qu'il arrête pour sa consommation perso... Oui, ça existe sûrement, doit même y'en avoir un paquet mais du coup, ça fait vraiment cliché à deux balles... Les autres persos sont insipides et leur débat sur le rock me donne envie de pleurer. Je m'attendais à une bd sur des fanas de rock, pas une énumération des chansons des Beatles, pasque sinon j'aurais allumé l'ordi et j'me serais mis devant Wikipedia...
Je remets quand même une partie du résumé qui m'a bien fait marrer : "Avec cette série, Christopher ajoute à sa palette de conteur du quotidien une tonalité noire et sombre, en signant cette série sur la solitude de l'homme dans l'adultère [...]"... Pardon ??? J'ai bien lu noire et sombre ?? Vu le rose bonbon, le bleu ciel, le jaune moutarde qu'on se tape à chaque page, je vois pas le côté sombre (peut être aurait-il mieux valu faire du noir et blanc quitte à faire encore plus cliché). Je l'ai cherché dans les dialogues aussi ce côté sombre, mais non, vraiment rien... Et puis le truc de "la solitude de l'homme dans l'adultère" ça me fait marrer aussi. Merde, j'en ai versé ma larmichette. J'ai pas toujours été fidèle dans le passé mais je n'aurais jamais poussé le bouchon aussi loin que d'excuser une lâcheté par un quelconque sentiment de malheur ou de mal dans ma peau, faut pas déconner non plus quoi. Bordel.
Comme je ne ferai pas les critiques de chacun des autres albums (que j'ai lu pasque je crois vraiment en l'être humain et en sa capacité à s'améliorer - et sûrement aussi pasque je dois être un peu maso), je ne rajouterai que ceci :
Le volume 2 vole un peu plus haut que les autres, mais je lui mettrais pas plus de 3 étoiles. L'auteur a voulu comblé l'ennui ressenti dans chacun des tomes par des rebondissements spectaculaires mais pour moi, un bon scénario ce n'est pas forcément des révélations incroyables qui transforment les personnages en créatures fort éloignées de ce que je connais de la réalité... C'est tellement rocambolesque (j'hésite même à balancer des trucs, tellement c'est surréaliste) et cousu de fil blanc (particulièrement le volume 4) que je n'ai pas réussi à accrocher un seul instant. J'irais donc reposer ces quatre volumes où je les ai trouvés en espérant ne pas les oublier car il n'est pas question que je les relise une deuxième fois...
P.S : je reconnais toutefois l'honnêteté de Christopher, lorsqu'il parle de Nick Hornby et de "High Fidelity" dans je-ne-sais-plus-quel-volume après avoir pompé le personnage du disquaire dans le tome 1 sur le protagoniste principal du roman (Rob) cité ci-dessus. Il a même fait le coup du top 5, pour ceux qui connaissent le roman. Et pour ceux qui ne le connaissent pas, lisez-le donc, ça au moins ça parle de rock !!!!