Captain America à Guantánamo

Bon j'avais lu il y a quelques temps le premier 100% consacré à Cap America, avec Jae Lee aux dessins et Chuck Austen au scénar', qui était pas mal même si assez bizarre et déconcertant et je m'attendais à en avoir plus ou moins la suite avec ce 2e tome... Mais il n'en est rien, ce récit est en fait réalisé par une équipe totalement différente puisque c'est Robert Morales au scénar' et le cartoony Chris Bachalo aux dessins.

On retrouve le ton sombre et encré dans une réalité poste 11 Septembre, mais c'est ici moins mélancolique et encore plus réaliste dans le scénario avec une histoire où l'on parle de Guantánamo, d'Al Quaida, de Cuba, où l'on voit Fidel Castro, où on nous parle d'armes biologiques, de terrorisme et de tribunaux militaire secret. Cap est bien entendu en décalage avec tout ça, lui qui a toujours sa vision très idéalisé de l’Amérique, mais au final ça n'aura que peu d'importance puisqu'il partira faire une mission toute gentille et assez inintéressante pour le S.H.I.E.L.D. et puis basta.

Y a quelques dialogues sur l'Amérique post 11 Septembre qui sont intéressants mais le milieu de l'arc est franchement assez creux et sans intérêt et manque d'ampleur. L'encrage dans le réel dans l'histoire passe aussi par une abondance de scène où l'on voit Cap manger, sans que ça n'ai de réel sens sur l'histoire, et on a le droit à de nouveaux personnages de passage au niveau du supporting cast du héros (notamment une nouvelle petite amie jetable). Tout ça part de bonnes intentions mais n'aboutit pas vraiment.

La dernière histoire, un one-shot sur Cap et sa relation avec Bucky manque de fond aussi et ne fait malheureusement qu'effleurer la surface pour au final ne rien raconter et n'être qu'un fill-in.

Niveau graphique, le style de Bachalo est toujours assez particulier. Je ne suis pas persuadé que son style était adapté à Cap ou à cette histoire, mais bon, pourquoi pas. Il livre quand même des dessins très convaincants, même si les véhicules hyper déformés et les photos dans les décors font un peu tâches. La colorisation, très bichromique, est elle très efficace et renforce le côté sombre de l'histoire.

Au final, une histoire à recommander pour ceux qui veulent lire du Cap vraiment ancré dans la réalité post 11 Septembre et qui aiment le dessin de Bachalo, pour les autres, je pense que le récit est assez dispensable.