Critique et extraits : https://branchesculture.wordpress.com/2015/07/09/zombies-nechronologies-tome-2-mort-parce-que-bete-peru-boudoiron/
Après Paris dans le premier tome, Olivier Peru et Arnaud Boudoiron amènent la menace zombie à Stockholm. Autre climat, autres personnages et autres théories mais toujours la même manière, hallucinante, de mener ces Zombies Nechronologies. Pour les amateurs de terreur surnaturelle mais aussi les lecteurs friands de thriller noir et soutenu.
Nouvelle vie cherche nouvelle ville. C’est en nouveau directeur d’un studio de jeux vidéos- qu’Andy débarque dans la capitale suédoise. Jusque là, tout va bien, sa femme Sarah l’a suivi dans cette nouvelle aventure personnelle et professionnelle, l’équipe est dynamique et semble motivée à réaliser le projet pour lequel Andy est spécialement venu: la création d’un jeu de zombies nouvelle génération maniant hyper-réalisme et sensations de survival pour le joueur lui-même.
Sauf que tuer n’est pas jouer et la fine équipe de geeks va très vite l’apprendre à ses dépens. La contamination est enclenchée et une masse phénoménale de zombies prend possession de la ville. Le bunker conçu pour tester les idées du jeu va très vite être mis à profit pour survivre. Mais quand la faim gronde, que le climat anxiogène pèse sur les réfugiés et que les sombres secrets du passé peuvent resurgir à tout moment; la vie se montre bien plus difficile que dans un jeu et les paramètres de survie bien plus nombreux que sur un écran de fiction.
Ville après ville, Olivier Peru et Arnaud Boudoiron (qui remplace haut la main Nicolas Petrimaux, dessinateur du premier opus de cette série de one shot) semblent bien décidés à imposer la loi de leurs zombies plus vrais que nature. Si, comme dans Alice Matheson, ces zombies évoluent selon les comportements classiques observés dans nombre de films, séries et autres créations actuelles (si ce n’est que, petite amélioration, certains se montre plus rapides, plus futés et plus intelligents que d’autres), là encore les deux auteurs imposent une certaine vision des morts-vivants, et, surtout, des humains menacés. Avec l’intelligence de séquencer le récit entre flashbacks et instant présent, quatre mois après l’épidémie.
Les premières planches instaurent une ambiance démesurée, froide et efficace, où le passé est chassé par le présent. Il y a de l’action, forcément, mais aussi une grande importance accordée à la psychologie des personnages. Enfin, ce n’est pas un casting de Koh Lanta (non mais! on est dans Zombies Nechronologies quand même) et les personnages centraux, dans leurs failles et comportements à digérer le chaos et la proximité de la mort, sont très intéressants. Et si, dans la noirceur étalée par les superbes planches de Boudoiron, on comprend bien vite que cette histoire finira mal, on est fort loin de deviner la surprise, finale, du chef. C’est d’autant plus appréciable!