Essorage, cycle lent.
Je me souviens encore d'avoir refermé ce livre, hébété, sans pouvoir me concentrer pendant plus de vingt minutes. Vingt longues minutes. Une page qui se tourne en soi. La Horde du Contrevent...
Par
le 18 juil. 2017
« On a Sunbeam » fait partie de ces monuments inconnus, œuvres poignantes à découvrir sur les sentiers des Internets. Le premier chapitre t'éclabousse et se joue de toi. Tu aperçois le ciel nacré, l'odeur d'une de ces histoires spatiales – hé, pourquoi un poisson dans le ciel ? – et la fragilité de la plume. Puis tout s'accélère et t'entraîne plus profondément.
Il est deux heures et je laisse les images défiler sur l'écran, encore et encore. Chapitre 2, 3, 4, 5. Passé et présent, anachronismes et traditions, tout s'emmêle de plus en plus. Une pépite. Le style graphique est rafraîchissant, les couleurs travaillées et le jeu d'ombres et de lumières éclabousse les cases. Cases qui s'affolent parfois et explosent l'une dans l'autre. Magnifique.
Il est cinq heures du matin quand je clos le dernier chapitre. J'émerge brutalement. Bam ! À la manière d'un poème qui se déploie, je n'ai rien vu venir. Survolté ou survolé peut-être. Bien plus complexe qu'elle n'en paraissait, « On a Sunbeam » réussit le pari de faire d'une histoire foisonnante et d'un tracé fin, une œuvre flottante et vaporeuse. Une belle réussite.
Enfin, je ne peux que saluer cette BD qui s'éloigne enfin de l'univers particulièrement masculin – et des schémas souvent hétéronormatifs – de la science-fiction. Les personnages sont décrits avec finesse et s'ouvrent aux lecteurs·trices au fur et à mesure de la lecture. À lire et relire !
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Créée
le 18 juil. 2017
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