Maintenant je pense comprendre pourquoi "Les Crannibales" ne m'avait pas laissé un souvenir impérissable: si le premier album faisait preuve de fraîcheur et d'audace, le second s'installe déjà dans une routine convenue, les auteurs ne faisant preuve que trop rarement d'originalité (ils arrêtent même de casser le mur).
Zidrou ne fait pas trop d'effort pour chambouler la vie des Crannibales. Pourtant il décide d'utiliser le voisin Folichon comme l'ennemi n°1 de la famille anthropophage, ce qui en soi est une bonne idée. Malheureusement il ne le rend pas assez sournois, et le personnage passe véritablement pour la victime de l'incrédulité générale. Ca fait rire une fois, pas plus; pourtant le scénariste insiste.
Côté dessin, je suis toujours admiratif par rapport au trait de Fournier, tellement libre de tout complexe. Ce n'est pas de l'académisme, ni de la ligne clair, certains verraient cela comme un brouillon de découpage, et c'est justement pour cette insolence de trait que je me plais à regarder le petit détail gribouillé ci et là. Puis c'est tellement rare de voir qu'un coloriste s'évertue à jouer avec la lumière dans un genre humoristique, qu'il me semble important de souligner le travail d'Anne-Marie d'Authenay qui renforce véritablement le dessin c(bon attention je n'ai aps dit que c'était du Michel-Ange non plus).
Les Crannibales Tome 2 reste donc un album agréable à lire, mais dépourvu de surprises, hélas.