Le chantage est un thème intéressant. D'abord car il rend l'intrigue imprévisible, mais également car il exerce une pression sur le personnage principal le forçant à agir bizarrement et changer ses habitudes. Ce qui, dans différents cas de figure, peu provoquer des circonstances assez alléchantes. Son évolution étant ce qui vaut la peine de lire l'œuvre, c'est avec un certain plaisir que j'ai commencé OMK.


Onani Master Kurosawa présente, dès son synopsis, une forme de chantage assez originale :


Kurosawa est un collégien comme tous les autres, exception faite de son hobby (quasi) quotidien qui consiste à pratiquer l'onanisme dans les toilettes des filles de l'école.
Il choisit bien évidemment comme objet de ses fantasmes des filles de sa classe pour laisser vagabonder son imagination.
Tout se déroule "normalement" jusqu'au jour où une demoiselle de sa classe découvre son petit manège et va s'en servir pour lui faire du chantage.


Rien qu'à le lire me donne envie de me lancer dans ses 4 tomes pour en découvrir le plus intéressant : comment ça va se finir. Car, comme dit ci-dessus, je trouve le plus attrayant dans une oeuvre sa résolution lorsqu'il s'agit de chantage. Dû à son imprévisibilité, une oeuvre surprenante me passionne au plus haut point.
C'est donc avec de grosses attentes que j'ouvre le premier tome (ou plutôt premier scan) et me lance dans sa lecture.


Je pense qu'OMK aura été une de mes plus grande déception que j'ai pu connaître. Jamais, en lisant un livre, je n'aurais été aussi dégoûté (dû à ma déception) et senti trahit qu'à un autre moment. Mais bon, moins mes attentes sont satisfaisantes, plus ça fait mal.


Si mes souvenirs sont bon, il aura fallu atteindre le huitième chapitre pour que l'histoire commence enfin. Les sept premiers sont sans intérêt, répétitifs dans les dialogues, longs, chiants, énervant car il ne se passe rien, et à la fin du premier tome on se rend compte que tout ce qu'on sait, c'est le nom des personnages. Et encore.
Il y a des choses, pas la peine de le répéter 45 fois on a compris. Nous dire pendant 5 chapitres que Kurosawa aime se faire plaisir sur les filles de sa classe, c'est non merci. Car à côté, l'intrigue n'avance pas et le rythme devient négatif. C'est cool qu'un personnage ait des idées farfelues, mais est-ce le sujet principal ? Non, celui-ci devant être le chantage. Qui n'a d'ailleurs toujours pas été introduit avant le chapitre 7.


Outre le chantage, la qualité graphique est à discuter. On voit bien qu'avec le style brouillon, l'auteur a voulu tester quelque chose d'original. Certes, ça l'est, mais l'originalité n'est pas signe de qualité. Car, au risque de spoiler, les graphismes auraient pu être bien s'ils évoluaient ou avaient une signification, comme dans le Webtoon Annarasumanara. Au final, ils donneront l'impression d'un travail bâclé, vu que... c'est bâclé.


Du coup c'est avec un certain plaisir que j'entame le deuxième tome. Disons qu'il m'a encore plus déçu que le premier.
OU-EST-LE-PUTAIN-DE-CHANTAGE-BORDEL-DE-MERDE-!!!! Écrivez un livre sur César sans parler ni de la Gaule, ni de l'Italie. Est-ce que ça serait intéressant ? Non. Parler de chantage dans le synopsis et ne l'intégrer que pour combler des trous, ça ne passe pas. Car il est superflu, on sent que rien n'oblige Kurosawa à obéir. Et au final, on se rend compte que le thème divague totalement. Le chantage, on ne l'aura jamais ressenti. Ni au début du tome, ni à la fin. Car se passe-t-il réellement quelque chose lorsqu'il désobéit ?


Le tome 3 est prévisible. Rien ne m'aura étonné, même pas les événements censés être étonnants. On s'ennuie devant des chapitres vides, car même s'ils contiennent des pensées quelque fois intéressantes, ça se répète encore et encore.
Le chapitre 23 fut le meilleur. Je voulais connaître, par la suite son destin. Mais on se rend compte que la vie est belle, vive l'amitié à travers des dialogues très explicites : "I'm so glad that I came out and saw the outside world !" (Chapitre 29, page 19). Tout est bien qui fini bien, le fameux happy end que tout le monde connaît. Car l'épilogue durera un tome, réglera tout les problèmes, et vive le monde des bisounours : des je te pardonne beaucoup trop simple, pas assez développés, chaque chapitre m'énervant encore plus que le dernier. La fin m'aura laissé coi devant la débilité exprimé. Les événements de plus en plus incongrus, et une résolution qui donne mal au crâne. Rien n'est maitrisé, ni le scénario, ni les personnages, ni les graphismes.


Lire OMK aura été une torture pour moi. Heureusement qu'elle n'a duré que le temps de 4 tomes. On ne peut pas, dans un synopsis, parler de chantage et à peine l'intégrer dans l'histoire. C'est se foutre de la gueule des gens.
8 sur SC, ça fait beaucoup lorsqu'on se rend compte que la qualité proposée n'est même pas à la hauteur d'un 6. Ça fait mal.
Si je puis vous conseiller, lisez Bonne Nuit Punpun. C'est assez ressemblant, mais la qualité n'est pas à nier dans cette œuvre dont tout lui est supérieure.


Fun : 5/10

Créée

le 26 sept. 2020

Critique lue 358 fois

Japonirisme

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