Enceinte jusqu’aux yeux, Adélaïde se rend en Inde pour retrouver son compagnon Matthieu dont elle est sans nouvelles. Spécialiste du cryptage informatique, engagé par une multinationale aux activités obscures, le futur père de son enfant a semble-t-il découvert des informations ultra-sensibles avant de disparaître sans laisser de trace. Arrivée à Calcutta, Adelaïde, aidée d’Imran, un sympathique et débrouillard chauffeur de taxi, se lance dans une enquête dont elle ne soupçonne pas la complexité…
Un one shot qui propose un superbe voyage dans l’Inde d’aujourd’hui. L’enquête pointe du doigt le délicat problème de l’approvisionnement en eau et les innombrables tensions avec le Bangladesh voisin, mais le lecteur se laisse avant tout emporter par le rythme effréné et les nombreuses péripéties que doit affronter Adélaïde.
Et le plaisir est surtout visuel, tant les aquarelles chaleureuses et évocatrices de Pierre-Henry Gomont parviennent à restituer le grouillement plein de vie de Calcutta. Un énorme travail sur la lumière magnifie chaque planche et le contraste entre les ambiances diurnes (où les couleurs terre de sienne dominent) et nocturnes (où on passe à du verdâtre au rose crépusculaire) est parfaitement rendu.
Dépaysement garanti, donc. Sans compter que la pugnace Adélaïde et son ange gardien Imran, à la bienveillance permanente, sont des personnages attachants en diable. Un vrai plaisir de lecture pour une BD intelligemment construite et magistralement illustrée, que demander de plus ?