Et vlan, v'là-ti pas que ça remonte ! Après un troisième tome un peu décevant, c'est avec plaisir que je termine ce quatrième.


Le début m'a pourtant fait peur : en effet, pendant les 10 premières pages, l'auteur accumule pas mal d'explications, peu de situations. Après quoi, l'aventure démarre enfin, les enjeux sont définis, les conflits émergent. Le plus intelligent c'est la deuxième moitié de l'album qui exploite lentement mais sûrement la captivité sur un bateau pirate, où l'on suit en parallèle la création d'une mutinerie et la prise en otage du héros, obligé de rédiger les mémoires d'un capitaine un peu fou et un peu mégalo. Le final est spectaculaire, dommage que l'action soit coupée tel un cliffhanger.


Graphiquement, Le Gall s'en sort mieux. Il privilégie ici trois bandes par page mais contrairement l'album précédent, il gère bien mieux les compositions dans ce format plus grand. Il délivre à nouveau un travail graphique très soigné, on sent l'envie de l'auteur de se surpasser, d'écrire des scènes non seulement pour la narration mais aussi pour lui dépasser ses limites graphiques. Je reviens sur le final absolument magnifique. Les masses de noir occupent de plus en plus de place, l'auteur se montre assez audacieux dans leur utilisation, c'est magnifique à regarder. Surtout que les couleurs complètent assez bien le dessin.


Tiens, depuis le troisième album, peut-être même déjà dans le second tome, je constate une ressemblance avec le travail de Larcenet ; je suppose que cet ado attardé est fan de cette série parce qu'on retrouve les traits des personnages dans certaines histoires de Larcenet. Sauf que Larcenet ne parvient pas à faire si bien. Enfin, faut voir son histoire tirée d'un bouquin, 'Le procès Brodeck' ou quelque chose comme ça, qui a l'air bien dessiné à priori mais bon... faut voir s'il parvient à rester constant, chose dont il était incapable dans "Blast" et même dans "Le combat ordinaire". Il y a aussi un côté Hergé (sauf que cette fois c'est Le Gall qui est influencé) dans les personnages mais aussi dans les décors. Et cela je l'ai remarqué dès le premier tome. Sauf qu'au contraire de Larcenet, Le Gall, lui, digère assez bien son influence, notamment grâce à sa rigueur.


Bref, Frank Le Gall remonte dans mon estime, ce quatrième tome est pour l'instant mon préféré ; j'espère que la suite sera à la hauteur.

Fatpooper
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le 21 août 2016

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