Simone Veil ou la force d'une femme, retrace l'histoire de cette politicienne qui a réussi à faire adopter la loi sur l'avortement pour que chaque femme puisse décider du sort de son propre corps. Son histoire est racontée du point de vue de la journaliste Annick Cojean.
Tout commence par la mort de Simone le 30 juin 2017, à l'âge de 89 ans. On demande à Cojean d'écrire un article pour Le Monde, pour lequel elle travaille à cette époque, en évoquant ces différentes rencontres avec la Ministre. Annick va être un peu perdue. Comment rendre hommage à une telle femme ? Comment rendre son histoire la plus juste possible en moins de vingt-quatre heures.
Au fur et à mesure du roman graphique, la relation entre Simone et Annick va de plus en plus se consolider. Veil va raconter l'enfer des camps, sa relation avec son mari Antoine, ainsi que celle de ses parents. Elle décrit très justement la condition des femmes à l'époque de sa mère, où les femmes devaient tout faire avec l'aval de leurs maris, renoncer à leurs études pour être mère au foyer ou se justifier quant à leurs dépenses. Elle a longtemps détesté son père pour ses raisons, mais c'est également cela qui la pousser à ne jamais être soumise à un homme et d'avoir la liberté de devenir qui elle veut.
Simone évoque aussi sa vie dans les camps : la séparation avec son frère et son père, dont elle apprendra, plus tard, qu'ils ont été déportés en Lituanie. Le plus touchant reste pour moi la façon dont elle décrit sa mère et sa sœur. Yvonne est une femme forte, qui aide coûte que coûte les jeunes filles solitaires dans les camps. Elle va faire passer ses deux filles en premières, quitte à se priver de nourriture pendant plusieurs jours. Sa sœur, Milou, est perçue, quant à elle, comme protectrice et aimante.
Le plus important est sans doute le récit de la loi Veil, qui a suscité énormément de réactions. Elle a eu le courage de porter cette loi, dans une assemblée constitué presque uniquement d'hommes blancs, qui n'ont pas hésité à la replonger dans les horreurs des camps en décrivant cela comme des arguments contre cette loi. J'admire sa force et sa ténacité. C'est entre autre, grâce à elle, que nous les femmes, pouvons avoir ce droit.
Je recommande cette BD très vivement, tout comme le film sur sa vie "Simone, le voyage du siècle".