Critique courte pour un one-shot d'un auteur inconnu en France.
Ki-Oon inaugure une nouvelle collection et présente Springald, dans une édition qui brille dans nos étagères (au sens propre du terme, puisqu'il y a pas mal de dorée sur la couverture et la tranche).
Springald, c'est d'abord deux personnages principaux charismatiques et qui forment un diptyque très sympa (et qui n'a pas à rougir face à une dualité Light/L). D'un côté, l'inspecteur Rockenfield, qui a une soif de justice et qui n'hésitera pas une seconde à traquer la personne qui se cache derrière "Jack Talons-à-Ressort" et de l'autre ce fameux criminel, qui ne tombe pas non plus dans le cliché et qui possède une personnalité assez inattendue. Ce dernier est d'ailleurs bien mis en scène, souvent aperçu au loin, dans la pénombre des rues londoniennes, et qui paraît être mystérieux aux yeux de tous.
Les dessins sont souvent brouillons et parfois difficile à décrypter dans un premier temps, mais il a le mérite de bien retranscrire des scènes violentes et dynamiques, ainsi que le charme anglais à l'époque victorienne (sur ce point, je pense que les fans de Black Butler trouveront un peu leur bonheur). D'ailleurs, beaucoup de détails permettent une immersion totale, que ce soit les habits, l'architecture, les mœurs des habitants ...
Pour poursuivre sur l'immersion, il s'agit de l'inspecteur lui-même qui se charge de raconter l'histoire à un autre personnage fictif, la propriétaire du Black Museum. Ce procédé permet de bien gérer un certain suspens ; il arrive souvent que le récit soit coupé à des moments de tension par la propriétaire, toujours surprise, et toujours curieuse quant à la suite des événements. Par ailleurs, ce personnage représente exactement le lecteur devant ce manga qui ne pourra découvrir la vérité sur cette enquête qu'assez tardivement dans le récit. Et même une fois le tome terminé, des petits mystères persistent encore ...
L'éditeur propose une belle édition : une couverture, certes atypique par rapport à d'autres mangas, mais bien travaillée et qui reste parfaitement dans l'esprit du one-shot, des pages complémentaires qui expliquent plus en détails la légende de Jack Talons-à-Ressort, et des pages couleurs. Alors pourquoi y'a-t-il si peu de ventes ? Pourquoi Kazuhiro Fujita est-il autant renié en France ?