Ce tome est le prélude au run de Phillip Kennedy Johnson sur Action Comics, la série Superman Infinite en VF. Il n'a pas été publié en librairie en France mais il est dispo en magazine au sein du Batman Bimestriel n°14 au milieu d'autres séries. Personnellement elles ne m'intéressaient pas donc j'ai préféré lire ce TPB VO.
Pourquoi Urban a snobé cet arc en librairie ? Et bien probablement parce qu'il s'agit d'épisodes de transition entre le run de Bendis et le début de la grosse saga épique de PKJ, qui ont aussi pour fonction de préparer le terrain pour la série Superman sur Jon Kent, le fils de Clark, par Tom Taylor. On a deux mini arcs de deux et trois numéros, beaucoup moins ambitieux que la longue Warworld Saga qui commence ensuite, et en plus dans des styles graphique très différents puisqu'ici on a Phil Hester, Godlewski et Rapmund, très cartoony, alors qu'après on aura Sampere et Federici, beaucoup plus réalistes.
Le premier petit arc est plutôt important puisqu'il présente l'incident qui fait que Superman commence à perdre ses pouvoirs, qui sera un élément qui reviendra ensuite, mais il ne pose pas non plus tant d'éléments fondamentaux du run de PKJ que ça. Et l'autre arc ensuite n'est pas foncièrement désagréable mais il est complètement dispensable. Donc on peut comprendre qu'Urban ce soit dispensé de ces épisodes et contenté d'un résumé rapide des éléments importants du premier mini arc.
Honnêtement sortir ça en tome 1 aurait sûrement sapé la motivation des lecteurs à poursuivre le reste du run, ce n'était pas rendre service au travail des auteurs. Parce que l'ensemble se laisse lire mais c'est pas du grand comics de super-héros. Le gros point fort c'est que c'est centré sur la relation entre Clark Kent et son fils devenu soudainement un ado de 17 ans. Je ne sais pas si c'est abordé dans beaucoup de comics (je n'ai pas lu le run de Bendis ni celui de Tom Taylor) mais c'est tout à fait intéressant, avec toute la notion de prise d'indépendance de Jon qui se rend aussi compte que son père, bien qu'il soit Superman, n'est ni immortel ni infaillible.
Donc ça c'est bien géré, mais pour le reste, c'est franchement pas dingue. On voit bien qu'on se paye des nouveaux persos et ennemis jetables, on sait qu'ils ne reviendront jamais, notamment quand on voit leurs designs pas tops, et on n'a pas envie de s'intéresser à eux. PKJ essaye déjà de construire toute une culture extra-terrestre avec sa propre culture et ses propres valeurs, mais ça marche moins bien que pour le Warworld, notamment parce que ce que propose Godlewski est assez pauvre, surtout en terme de décor. D'ailleurs, si j'ai bien aimé ce que propose Hester sur le premier arc, je dois avouer que les dessins de Godlewski sont beaucoup moins ma came, et la colo flashy de Hi-Fi n'aide pas. C'est pas une catastrophe, mais c'est une colo qui a 15 ans de retard, aujourd'hui on a régulièrement bien mieux. Et notons que ces épisodes ont probablement été produit un peu en catastrophe, puisque Rapmund vient épauler Godlewski sur quelques pages au sein du 2e mini-arc. Rien de terrible, mais ça n'aide pas à tirer cette histoire vers le haut.
Bref, Urban n'avait pas tord, il vaut mieux commencer le run de Philip Kennedy Johnson au tome suivant. Ce tome là intéressera surtout les complétistes et peut-être ceux très intéressés par la relation Clark-Jon.